Chères lectrices, chers lecteurs
Nous sommes désormais à moins d’un an des élections présidentielles et déjà, les grands médias et les politiciens bourgeois sont en campagne. Mais ce qui se déroule sous nos yeux dépasse les élections régionales et départementales de juin, ainsi que les élections présidentielles de 2022. Partout où l’on regarde dans la société française, on voit un durcissement de l’État bourgeois. Les opinions les plus réactionnaires sont partagées quotidiennement par les éditorialistes sur CNews et d’autres médias. La police manifeste pour appeler à réformer la justice bourgeoise, et presque tous les partis politiques la soutiennent. Déjà, on nous vend partout un second tour Macron-Le Pen où Le Pen pourrait l’emporter.
Ce vent qui flotte sur la société française et sur de nombreux pays du monde, il n’y a pas d’autre mot pour le qualifier que fascisme. Ce fascisme n’est pas encore là, il n’a pas encore transformé le gouvernement. Il n’est pas encore au pouvoir, et l’élection de Trump aux USA a prouvé qu’il ne suffit pas d’être président pour établir un gouvernement fasciste. Mais ce n’est pas en élisant Macron plutôt que Le Pen que nous combattrons cette tendance. C’est sous la présidence de Macron que tant de Gilets jaunes ont été éborgnés, que tant de violences policières ont eu lieu, comme sur Ramatoulaye à Aubervilliers, que tant de lois qui visaient à nous réprimer ont été passées, comme la loi Sécurité globale. Toute cette restructuration de l’État, qu’elle vienne de la droite ou de la gauche, ne combat pas la montée du fascisme : elle la renforce, l’accompagne.
L’impérialisme français est agressif : en Afrique il pille et tue, il se prépare à la guerre contre des grandes puissances. En France il fait face à un état de crise depuis longtemps, renforcé aujourd’hui
par le covid et la crise économique. Voilà pourquoi le fascisme revient. Il ne faut pas chercher ce mot seulement chez les néo-nazis, car c’est toute la bourgeoisie, celle qui est en costume sur les
plateaux télé, celle qui dirige les plus grandes fortunes et médias comme Bolloré, celle qui vote les lois au Parlement, celle qui est au gouvernement derrière Macron… qui est dans cette tendance. La frange la plus réactionnaire de la bourgeoisie impérialiste française se renforce pour s’accrocher à son pouvoir. De plus en plus, elle devient prête à renoncer aux principes de « démocratie » et « d’État de droit » pour diriger et se maintenir.
Voilà pourquoi nous avons décidé de dédier ce numéro à cette question. Vous retrouverez des analyses sur l’actualité des lois réactionnaires de l’État français, le fascisme, les théories du complot, l’international, et bien d’autres. Alors comment lutter contre cette tendance de notre époque ? Nous ne sommes pas pessimistes, la victoire est nécessaire ! On ne peut pas gagner la lutte avec des urnes et des votes. Il faut s’organiser ensemble, créer la solidarité dans notre classe, l’autodéfense et la riposte pour mettre à bas le fascisme et avancer les forces révolutionnaires. Nous pouvons nous inspirer de l’Histoire pour voir que le fascisme ne disparaît jamais sans combat. À nous d’oser lutter, d’oser vaincre pour mettre en place la voie vers un monde meilleur : le socialisme.