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Pour les enfants nés à partir du 1er juillet, les pères pourront désormais avoir 28 jours de congé paternité contre 14 auparavant. C’est une réforme que Macron avait annoncée en septembre 2020. L’Élysée nous dit qu’il s’agit d’une « avancée sociale majeure » qui s’inscrit dans la « grande cause nationale de ce quinquennat » que serait l’égalité hommes-femmes. Or un congé maternité, c’est 16 semaines… Pire : le congé paternité obligatoire est de seulement 7 jours contre 8 semaines pour le congé maternité. Macron ose affirmer dans son message suite à l’entrée en vigueur de cette réforme, que ce congé est « un tournant en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes au quotidien ». Technique politicienne bourgeoise à deux balles : même face à l’évidence, continuer à marteler le mensonge.
D’ailleurs, face à l’évidence, on ne peut complètement mentir, il vaut mieux jouer avec les mots et tenter de manipuler. Ainsi, quand on pense aux 7 jours obligatoires, on se dit déjà que le patron, eh bein il va carrément préférer cette option-là, pourquoi permettre 3 semaines de congé supplémentaire, et puis quoi encore ? « Et parce que tous les pères doivent se sentir libres de recourir à ce congé, nous avons décidé qu’une semaine sur les quatre proposées serait obligatoire. Cette semaine obligatoire, c’est une protection pour les pères qui ont un statut précaire. Car ce sont eux, aujourd’hui, qui prennent le moins leur congé, par crainte de perdre leur travail. » Voilà ce que Macron a à nous dire sur le sujet, en résumé : puisque je vous le dis que ma réforme est pensée pour les prolétaires !
Sans parler de la perte financière qu’il y a à prendre congé, ce n’est pas avec des mesures bureaucratiques que les mentalités patriarcales changeront et que le partage des tâches au foyer atteindra l’égalité, et c’est encore plus vrai en parlant de cette misérable réforme qui ne promet juste rien. Cela va nécessiter l’organisation de notre classe pour le combat contre la bourgeoisie et de multiples révolutions culturelles.
D’ailleurs, si le gouvernement hurle que la cause des femmes est leur grande cause nationale, c’est d’une part par opportunisme, d’autre part car ils sont bien obligés de composer leurs discours avec l’évolution des mœurs que porte la classe en particulier les femmes ouvrières, car cette époque est notre époque : celle de la révolution socialiste. Une époque où les femmes ouvrières n’ont pas intérêt au « rééquilibrage du partage des tâches », mais à une réelle égalité, pas à de vaines promesses, mais à une réelle politique en faveur des femmes ouvrières. En définitive, l’entretien du foyer, les tâches ménagères, la charge mentale de toutes ces tâches qui pèsent de tout son poids sur tout le prolétariat féminin, c’est tout un travail colossal fait pour la société GRATUITEMENT, et c’est aussi un moyen pour le capitalisme d’avoir la moitié de la main-d’œuvre corvéable et précarisée à souhait : les femmes occupent en majorité les postes à temps partiel, les tafs où il faut se lever tôt pour revenir plus tard dans la journée, etc. Le patriarcat divise la classe, et toute la classe ouvrière a intérêt à l’égalité dans les tâches du foyer. Hommes ouvriers comme femmes ouvrières ont tout intérêt à s’unir ensemble pour partir à l’assaut contre leur exploiteur commun : la bourgeoisie.