Le 2 Juillet, c’était le 96e anniversaire de Patrice Lumumba, premier Président de la République Démocratique du Congo, et grande figure de la lutte de libération du pays, ainsi que du mouvement Panafricain.
Patrice Lumumba était un représentant de la bourgeoisie nationale du Congo, la partie de la bourgeoisie qui, à l’époque, s’opposait activement au pillage du pays par le colonialisme et l’impérialisme. Pendant de nombreuses années il lutta au sein du mouvement nationaliste congolais pour libérer son pays du colonialisme belge. De plus, Lumumba ne pensait pas qu’à son pays, et était un grand soutien des luttes d’autres peuples opprimés à travers le monde. Il fut un grand acteur du mouvement Panafricain, lié aux bourgeois nationaux qui voulaient créer une solidarité entre toutes les nations africaines, dans l’espoir de libérer le continent tout entier de l’impérialisme. La lutte contre la colonisation était celle de tous les peuples d’Afrique, et ça, Lumumba le savait bien.
Dans les années 50, soutenu par les masses à travers tout le pays, dans les villes comme dans les campagnes, le mouvement nationaliste congolais prit de l’ampleur et força la Belgique à accélérer la décolonisation. Le système colonial belge craignait la force du peuple congolais, dont Lumumba était le principal représentant à l’international. Ce dernier fut l’un des plus féroces adversaires du système colonial imposé par la Belgique sur le pays, et le combat de sa vie culmina en 1960, lors de l’indépendance du pays. Il en devint le premier Président. Militant pour la libération nationale, il réalisait son aspiration.
Mais ce Congo libéré inquiétait les puissances impérialistes (comme la France, les USA, la Grande-Bretagne, etc.) et en particulier la Belgique, qui voyait sa principale source d’extraction de richesses prendre son indépendance. En pleine période de décolonisation, ils craignaient que le Congo devienne une grande puissance continentale qui soutiendrait la lutte des peuples opprimés à travers l’Afrique. Et pour cause, le Congo est un des plus grands et plus peuplés pays d’Afrique. Le gouvernement de Lumumba montrait bien ses intentions de lutter contre les ennemis des peuples africains. Peu après son investiture, un grand congrès Panafricain eut lieu au Congo, et de nombreux indépendantistes de différents pays d’Afrique s’y rencontrèrent pour lutter ensemble contre leurs oppresseurs. La majorité du continent était alors encore colonisée, et les premières indépendances commençaient tout juste, négociées par les impérialistes à leur avantage. De cette manière, ils souhaitaient faire de leurs ex-colonies des semi-colonies, formellement indépendantes, mais où l’ancrage des puissances colonisatrices resterait en place et pourrait s’intensifier.
Nous en voyons un exemple au Congo. Très vite, la Belgique tenta de semer le chaos dans le pays. Dès le printemps 1960, des militaires belges étaient envoyés dans le sud du Congo, le Katanga, pour y remettre en place un système colonial. Tout ça avec le soutien des USA, qui voyaient dans le Congo libre une menace pour leurs intérêts dans la région. Mais les masses congolaises s’opposèrent à ce retour du colonisateur, et apportèrent massivement leurs soutien au gouvernement de Lumumba.
Le peuple congolais était prêt à défendre son indépendance quoiqu’il en coûte, mais des traîtres à la solde des impérialistes voulaient ramener le pays dans le colonialisme. Le général Mobutu, allié des américains, lança un coup d’État en septembre 1960 pour renverser le gouvernement. Le président fut capturé alors qu’il tentait d’échapper aux militaires renégats. Le traître Mobutu fit torturer Lumumba et le remit aux militaires belges, au Katanga. Il y fut brutalement assassiné.
Les Belges et leurs alliés craignaient Lumumba, même dans la mort. Ils savaient ce qu’il représentait pour le Congo, et voulaient le faire disparaître à tout jamais. Après son assassinat, l’armée belge jeta son corps dans l’acide, pour que plus plus personne ne se souvienne de Patrice Lumumba.
Mais rien ne pouvait être plus faux, car l’esprit de Patrice Lumumba et son martyr aux mains du système colonial vivait encore dans la lutte pour la libération nationale du Congo et les masses qui la réclamaient. En apprenant sa mort, des milliers de paysans prirent les armes et se rallièrent aux « lumumbistes » pour venger le Président, chasser les traîtres et les exploiteurs, et enfin donner vie à un Congo libre, indépendant et même orienté vers le socialisme. Pendant plusieurs années, ces combattants de la révolution « Simba » luttèrent contre le régime de Mobutu, qui dut supplier de l’aide aux USA et à la Belgique pour les réprimer dans le sang.
Encore aujourd’hui, l’esprit de Patrice Lumumba et des nombreux combattants de l’indépendance du Congo vivent encore dans les mémoires des masses congolaises. Elles sont chaque jour plus exploitées par l’impérialisme. Chaque jour, des centaines d’hommes, de femmes, et d’enfants sont broyés par des monopoles miniers ou agricoles qui ne cherchent qu’à s’enrichir sur le dos du pays, avec le soutien de militaires sanguinaires qui n’hésitent pas à massacrer leurs propre peuple pour recevoir les miettes que leurs offrent les grandes compagnies.
La mémoire de Lumumba et de ses camarades est immortelle. Les masses congolaises ont entre les mains leur Histoire, et le prolétariat grandissant et la paysannerie du Congo sont l’espoir de ces luttes. Le pays est aujourd’hui un des plus pauvres d’Afrique, malgré sa population importante et ses grandes ressources. Les nouvelles générations du Congo seront celles qui réaliseront le rêve de ceux qui les ont précédés, en brisant les chaînes qui les entravent et en mettant fin à toute les oppressions pour un Congo réellement libéré et démocratique !