C’est l’été, et nous venons de vivre deux élections où 66 % de l’électorat a refusé d’aller participer à la mascarade des urnes. Tout ça dans une période où la lutte de classes est intense : de nombreuses grèves ont lieu, la crise sanitaire et économique touche durement un grand nombre d’entre nous à travers le pays, et Macron a d’ores et déjà annoncé une nouvelle réforme des retraites, après avoir confirmé celle de l’assurance chômage. Tout cela après les Gilets Jaunes, la loi Sécurité Globale, la loi Blanquer sur l’école, la loi asile et immigration etc. C’est un déluge d’attaques contre le prolétariat et les masses que Macron fait peser sur nous depuis son élection. Et pour les présidentielles à venir, lui et ses concurrents nous promettent pire encore.
Dans quelle démocratie vivons-nous ? Quand Valérie Bacot, qui a subi 25 ans de tortures par son mari, est condamnée à plusieurs années de prison avec sursis et à un long et douloureux procès après un an de détention provisoire pour s’être défendue ; quand Assa Traoré et son frère Bagui sont traînés devant les tribunaux ou en prison pour tenter de les intimider et d’empêcher la lutte contre les violences policières ; tout ça alors même que le ministre de la Justice « oublie » de déclarer 300 000€ de revenus, et que le ministre de l’Intérieur est accusé de viol. Est-ce cela, une vraie démocratie ? Non, ce sont des preuves du deux poids deux mesures qui règne dans la société française aujourd’hui, des preuves de la répression violente de l’État bourgeois pour tenter de faire baisser la tête à celles et ceux qui osent lutter contre cela.
Dans quelle démocratie vivons-nous ? Au delà de nos frontières, dans les très nombreux pays opprimés qui composent la majorité du monde en Afrique, Asie, Amérique Latine, Europe de l’Est etc, on voit aujourd’hui de très nombreuses soi-disant « démocraties » s’effondrer sur elles-mêmes. Du Liban, où Macron lui-même voulait nommer le gouvernement, jusqu’à l’Inde, la Turquie, la Pologne, la Hongrie, le Mali, le Pérou… tant de régimes revendiquent le titre de « démocratie ». Pourtant, la bourgeoisie locale, qui mange dans la main des maîtres français, américains, russes, allemands, chinois, anglais ou autres, n’est en rien démocrate. En période de crise, comme nous le vivons aujourd’hui, la bourgeoisie jette aux orties la démocratie et préfère le coup d’État, la dictature ouverte.
Dans ce numéro, nous aborderons donc la question de la démocratie. Nous décrirons la crise de la démocratie bourgeoise française, le lien entre démocratie et impérialisme, la théorie de la démocratie et de la dictature, la lutte pour les droits démocratiques, et bien d’autres sujets. Nous considérons que c’est une question importante à notre époque. Car en somme, derrière la démocratie, il y a le sujet central du pouvoir politique. Qui détient le pouvoir ? Qui l’exerce ? Contre qui ? C’est le rôle du prolétariat de s’en emparer et d’exercer son pouvoir à travers la révolution socialiste. Alors seulement, nous pourrons connaître une réelle démocratie.