Voilà 63 jours, plus de deux mois, que les facteurs de Gramat, dans le Lot, sont en grève. Leur combat : de nouvelles embauches et une amélioration des conditions de travail. En effet, les missions de La Poste sont exigeantes et les bras manquent, notamment dans les petites communes rurales comme Gramat et ses 3 500 habitants.
Comme dans de nombreux secteurs, des luttes et grèves se déploient cet été partout en France. Les facteurs de Gramat ne sont pas isolés : ils font partie de toutes celles et ceux qui luttent contre l’exploitation au travail et qui s’unissent contre leur employeur. D’ailleurs, il n’est pas étonnant que La Poste, qui est depuis 10 ans une société anonyme, connaisse souvent des mouvements de grève. C’est dans ses filiales, comme Médiapost, que l’on retrouve les conditions de travail les plus dégradantes.
A Gramat, la grève a été réprimée par l’État. Virginie Long, gréviste et secrétaire départementale de la CGT confie à La Dépêche : « C’est un conflit de travail hors norme, surtout dans le Lot, il n’y avait jamais eu une telle répression policière et une telle volonté de nuire ». En effet, à la mi-juillet, 7 facteurs avaient été assignés en justice après avoir bloqué leur bureau de poste. Mais ces accusations avaient été abandonnées par le tribunal correctionnel.
Aujourd’hui, les grévistes réclament 4 emplois supplémentaires, un cadrage à la flexibilité et la création d’un comité de suivi pour l’application de leurs revendications. C’est désormais la direction qui doit trancher, tandis que les grévistes ont déjà annoncé que la grève se poursuivrait si la Poste refusait ces revendications.
Plus de deux mois de grève, cela montre la détermination des grévistes de Gramat à remporter leur lutte. Comme dans de nombreux endroits, plus ou moins médiatisées, ces luttes montrent la force que contient le prolétariat lorsqu’il s’unit contre ses exploiteurs.