Madagascar ravagé par l’impérialisme

Selon l’ONU, la famine que subit actuelle-ment le sud de Madagascar est une consé-quence directe du changement climatique. Une première dans le monde, toujours selon l’ONU. En réalité, si la sécheresse a bien été causée par le dérèglement climatique, c’est cependant à cause de l’impérialisme que cette situation se transforme en famine.

Dans le sud de Madagascar, il n’a pas plu depuis trois ans. La conséquence de cela est une immense sécheresse, de très mauvaises récoltes, et en bout de course une famine qui menace un million de personnes. Depuis des mois, une partie de la population en est réduite à manger des lanières de cuir jetées par les cordonniers.

Bien-sûr, cette situation ne vient pas de nulle part et ne découle pas d’un épisode climatique aux causes naturelles : c’est bien la production capitaliste qui depuis plus d’un siècle détruit inlassablement la planète et les écosystèmes, qui fait augmenter la température et cause des sécheresses inouïes. Alors, à Madagascar, à mesure que la température augmente, à mesure que la pluie se raréfie, les récoltes de-viennent de plus en plus maigres et les assiettes se vident.

Bien-sûr, dans le pays, tout le monde n’est pas touché par la faim : la bourgeoisie au pouvoir, soumise à l’impérialisme et qui refuse de reconnaître la gravité de la situation, mange chaque jour à sa faim, soit en s’accaparant les maigres ré-coltes, soit en consommant des produits importés. Face à la crise, ce sont évidemment les masses malgaches du sud du pays, celles qui vivent de l’agriculture vivrière, qui sont frappées de plein fouet. Pour les puissances impérialistes qui sucent le sang des tra-vailleurs malgaches pour s’enrichir, la vie de ces popu-lations ne compte pas car le profit est la seule boussole. Ainsi, si la sécheresse est bien une conséquence du dérèglement climatique, le fait qu’elle se transforme en famine n’a rien de naturel. C’est la conséquence d’un système économique et so-cial et d’une gestion politique désastreuse de la situation par les autorités malgaches et les puissances impéria-listes qui, par incompétence ou manque de volonté, ont laissé la situation tourner à la crise alimentaire.

Aujourd’hui, les pays les plus touchés par les consé-quences du changement cli-matique sont les pays domi-nés par l’impérialisme, ceux vers lesquels les grandes puissances délocalisent les productions industrielles polluantes, ceux vers les-quels les grandes entre-prises exportent leurs dé-chets, provoquant chaque année de nombreux décès. Ainsi, les conséquences dé-sastreuses du changement climatique ne sont pas à ve-nir : elles sont déjà là et ne vont faire que s’intensifier à mesure que la bourgeoisie impérialiste, pour mainte-nir ses profits, augmentera le niveau d’exploitation des pays dominés.

Dans le même temps, les puissances impérialistes se servent de la situation pour justifier l’intensification de leur domination. Nous l’avons vu avec les différentes COP (conférences interna-tionales sur le climat), les grandes puissances donnent la leçon aux pays les plus tou-chés par la destruction de la planète, et justifient leur in-gérence dans les affaires in-ternes de ces pays par une nécessité environnemen-tale. Cela est évidemment hypocrite, puisqu’il s’agit ni plus ni moins d’une stratégie impérialiste visant à asservir toujours plus des pays et des peuples entiers, qui ne sont aucunement responsables du changement climatique, et qui ne font que subir l’im-périalisme qui d’une main détruit leurs écosystèmes, et de l’autre leur promet une protection de leurs espaces naturels.

À mesure que la rapaci-té de la bourgeoisie impé-rialiste détruit des régions entières pour le profit, les mouvements de populations vont s’accentuer, et avec eux la lutte de peuples pour leur survie. Des forêts du nord-est de l’Inde à celles de l’Amazo-nie en passant par les Philip-pines, partout, les peuples luttent pour défendre leurs lieux de vie, leurs écosys-tèmes contre l’anéantisse-ment de la nature par les grandes entreprises. Ces luttes nous montrent que l’intensification du pourris-sement de l’impérialisme, avec les conséquences cata-clysmiques que nous com-mençons à entrevoir, porte en lui les causes des grandes révolutions qui feront tom-ber le système infâme dans lequel nous vivons. Ainsi, le changement climatique n’est pas le déclencheur des révoltes de populations à travers le monde, mais il fait exploser au grand jour des contradictions déjà exis-tantes et intensifie de ce fait les luttes des peuples.