Crise, crise, crise. Quel que soit le site internet, le journal TV, le média que l’on consulte en ce
moment, ce mot est sur toutes les bouches depuis que la pandémie de COVID a commencé. Une
crise, c’est un moment de tension, d’instabilité. Lorsqu’un virus met à genoux toute notre société, il
n’est pas étonnant de voir que ce mot est devenu à la mode : c’est la fameuse « crise sanitaire ».
Mais dans notre monde, la crise n’est pas nouvelle ! Nous vivons dans un régime capitaliste, où la
crise est notre quotidien ces 40 dernières années. En 1987, 1990, 2008… on parlait déjà de « crise
financière ». En 2011, les printemps arabes qui agitaient le monde étaient une « crise politique ».
Bien d’autres exemples peuvent être trouvés à travers le monde. Bref, la crise est profondément
ancrée dans ce système qui porte un nom : l’impérialisme.
Cette crise n’est pas particulière à un pays ou accidentelle. Lorsque nous serons débarrassés des
effets du COVID sur nos sociétés, on ne retournera pas au « monde d’avant ».
Non, la crise est générale : elle montre toutes les limites d’une société où une élite bourgeoise
cherche à maintenir son système pourrissant malgré tout. Car sur la base de cette crise de
l’impérialisme se développent de nombreuses crises spécifiques, comme des branches sur un arbre.
Crises politiques, comme au Sénégal, en Tunisie, au Mali, en Palestine, au Pérou, au Brésil, en
Colombie, en Malaisie… Crises économiques et financières, comme le krach boursier de 2020 et la
déferlante de chômage et de baisses de salaires depuis le début de la pandémie. Crises sociales, avec
les revendications grandissantes des masses pour leurs droits et leurs luttes, comme avec le
mouvement Black Lives Matter aux États-Unis, les soulèvements historiques de Colombie ou la
lutte des paysans pauvres du Brésil pour leur terre. Crises militaires, avec les conflits et guerres
impérialistes qui se poursuivent, et les grandes puissances qui renforcent leurs armements dans une
course effrénée. Crises environnementales, avec le dérèglement climatique qui se fait chaque été
plus visible et désastreux. Et évidemment, comment ne pas mentionner la crise sanitaire, qui vient
rendre encore plus visibles toutes les contradictions de notre société ?
Voilà pourquoi, dans ce numéro, nous aborderons quelques aspects de la crise actuelle ici, en
France, et à travers le monde : Comment Macron utilise-t-il la crise ? Qu’est-ce que ça veut dire,
« la crise de l’impérialisme » ? Que se passe-t-il en Tunisie ? Comment est-ce que la crise renforce
l’exploitation des femmes à travers le monde ? Voilà quelques unes des questions qui trouveront
leurs réponses dans les pages de cette édition de notre journal.
Malgré tout cela, la crise ne doit pas nous faire baisser la tête. Au contraire : c’est la perspective
d’une opportunité qui s’ouvre pour le prolétariat et les peuples du monde entier. Tous les problèmes
que nous avons cité plus haut, les masses à travers le globe luttent jour après jour pour les résoudre.
La solution ne viendra jamais de Macron et de ses homologues bourgeois, qui nous disent
simplement « Taisez-vous et faites nous confiance pour éteindre le feu que nous avons allumé ».
Nous sommes donc optimistes : nous voyons en Asie, en Amérique, en Afrique, en Europe, partout,
que les masses se mettent en mouvement pour enfin prendre leurs affaires en main. Voilà la seule
sortie de crise possible : la libération par la révolution pour détruire enfin la base matérielle de
toutes les crises : l’impérialisme.