Les mois se suivent et se ressemblent pour celles et ceux qui s’intéressent à la police en France. Après Paris, Strasbourg, Rouen, Saint-Denis et bien d’autres, une nouvelle affaire de racisme éclabousse les forces de l’ordre, cette fois-ci à Nancy.
Rien d’étonnant de voir les termes utilisés par les membres de la BAC (Brigade Anti-Criminalité, spécialisée dans les interventions « musclées » et connues pour ses « dérapages » et « bavures » ; autrement dit la force de frappe de la police nationale).
Le journal Le Monde rapporte les propos racistes des policiers au sein même de leur unité : « Je ne veux pas être dans le groupe du bougnoule », blagues sur le saucisson « pur porc », « bico » (insulte raciste) etc. On peut se douter de leur position lorsqu’ils sont en intervention.
On ne sera pas surpris non plus d’apprendre que ces serviteurs de l’État partageaient des sympathies néo-nazies, qu’ils arboraient des T-shirt avec l’insigne SS (justifiée soi-disant car ce sont les initiales du policier !). Voilà qui sont ceux qui assurent la « protection » des « quartiers » nancéiens contre le crime ! La véritable nature de ces individus est dévoilée au grand jour. Quiconque doutait de la « bienveillance » de la BAC en est désormais convaincu : ces gens ne sont pas là pour protéger qui que ce soit d’autre que leur propre place et celles de leurs patrons jusqu’en haut de l’État, au Ministère de l’Intérieur.
Sauf que voilà, cette affaire commence à faire du bruit médiatiquement. Pendant plusieurs années (les faits remontent parfois à 2017-2018), ces policiers ont été protégés. Et désormais, la hiérarchie policière joue le coup de poker dans la communication : leurs premières victimes sont des « collègues » (et pas les innombrables victimes de leurs contrôles et arrestations abusifs), ils sont allés « trop loin », il y aura un « conseil de discipline »… En somme, la conclusion pour celles et ceux qui voudraient approfondir le sujet est la suivante : « Circulez, il n’y a rien à voir ! » comme on dit dans la police.
Tout cet appareil de « sanctions internes », qui dépend du ministère de l’Intérieur, n’existe que comme une manière d’étouffer les « affaires ». Plutôt que de remettre en cause l’institution de l’État bourgeois qui abrite, crée, entraîne et donne des armes à des racistes afin qu’ils les utilisent pour humilier, harceler voire tuer, on ne met en avant que les quelques « brebis égarées ». Mais la BAC de Nancy nous rappelle précisément que cette situation est généralisée, et ne peut être résolue par l’État bourgeois, qui a besoin de la police pour assurer la répression. A l’heure actuelle, aucune sanction définitive n’a été prononcée contre les auteurs des méfaits mentionnés dans cet article.