La police brésilienne assassine trois paysans en lutte

Au Brésil, dans l’Etat de Rondonia, le 13 août, la police nationale brésilienne a assassiné lâchement trois paysans des zones en lutte de Ademar Ferreira, Tiago dos Santos et Dois Amigos.

Amarildo Aparecido Rodrigues et son fils Amaral José Stoco Rodrigues ont été assassinés pendant qu’ils désherbaient la parcelle qu’ils possédaient. Kevin Fernando Holanda de Souza, quant à lui, a été assassiné, sur sa moto, alors qu’il tentait d’échapper à ses assassins. La Police a par ailleurs tiré en direction de plusieurs familles, et si personne n’est mort c’est parce qu’ils ont réussi à s’enfuir. Plusieurs personnes ont dû se cacher un long moment dans la forêt. Une voiture a, aussi, été criblée de balles alors qu’elle passait à côté du lieu du crime, à peu de choses près, un autre paysan aurait été assassiné dans la zone. Pendant l’attaque la Police a, de plus, détenu cinq paysans dont une personne âgée et deux couples. Une des familles a été arrêtée avec deux enfants, âgés d’un an et demi et de huit ans.

Comme à son habitude la Police a retiré les corps à la hâte et a modifié le lieu pour tenter de maquiller ses crimes odieux. Pour se justifier, après avoir nié dans un premier temps les faits, la Police a raconté les mêmes mensonges de toujours. Elle aurait reçu des tirs et donc aurait dû se défendre, puis face à l’évidence des assassinats, elle a prétendu qu’elle répondait à un appel au sujet d’une occupation de terre. C’est bien entendu un mensonge de plus car les paysans occupaient cette terre depuis janvier 2021. Les criminels ont donc modifié leur version et ont dit que c’était une opération d’expulsion d’une occupation de terre illégale, opération qui n’a jamais existé. D’ici peu d’autres mensonges vont apparaître pour justifier ce crime d’une lâcheté sans nom.

Les journaux du monopole médiatique ont appuyé la version de la Police en divulguant que les paysans étaient morts en échangeant des tirs avec les forces de l’ordre. Kevin a été abattu de tirs dans le dos et le sangs des deux autres paysans a été retrouvé à côté de leur gourde. Il n’y a aucune preuve d’échange de tirs, la vérité est qu’il s’agit d’un crime terroriste de plus contre le peuple.

La situation au Brésil est explosive, selon le journal A Nova Democracia, plus de 2000 conflits agraires ont eu lieu seulement en 2020. Cela signifie que les paysans pauvres luttent sans relâche contre les propriétaires terriens, les entreprises étrangères (extraction minière) et le gouvernement. Le vieil État réactionnaire répond par le fer et le sang notamment avec l’Opération Rondonia qui vise qui vise à identifier et combattre les organisations et mouvements populaires en lutte pour la terre, et tout particulièrement la Liga dos Camponeses Pobres (Ligue des Paysans Pauvres).

La Liga dos Camponeses Pobres, organisation à la pointe de la lutte pour la révolution agraire au Brésil a déclaré que :

« Nous le répétons une fois de plus, personne, aucun terrorisme d’État ne pourra arrêter la lutte pour la terre ! Le sang ne noie pas la révolution, au contraire, il l’arrose ! Celui qui sème le vent, récolte la tempête. Ce qu’ils font, c’est augmenter notre haine et notre volonté de nous battre. Nous faisons les comptes, et nous allons vous faire payer. Vous allez le payer cher ! »

La LCP appelle tous les démocrates à condamner le gouvernement militaire génocidaire et exige la punition des assassins.