Nous vous l’avions déjà annoncé lors des derniers mois, la prise de pouvoir par la junte militaire mené par Assimi Goïta avait mis à mal les plans français au Mali. Même si les militaires se sont engagés dans un accord avec les impérialistes français pour organiser de futures élections, ce retournement de situation au Mali est une épine dans le pied des plans de Paris en Afrique.
La preuve ? Voilà qu’un nouveau dossier agite le Mali. Le groupe Wagner, une société de mercenaires russe, a été contactée par le gouvernement malien. L’objectif de cette coopération est l’envoi de 1 000 paramilitaires russes au Mali, avec pour tâche la « protection rapprochée des personnalités et la formation des forces maliennes ». Sans surprise, le principal instigateur de cette manœuvre est le ministre de la Défense, Sadio Camara, déjà proche des russes avant même la prise de pouvoir des militaires.
Immédiatement après ces annonces, la France a commencé des menaces, en alliance avec l’Allemagne. Annegret Kramp-Karrenbauer, ministre allemande de la Défense, a déclaré : « Si le gouvernement malien passe un tel accord avec la Russie, cela contredirait tout ce que l’Allemagne, la France, l’Union européenne et l’Onu ont fait au Mali depuis huit ans ». Pour la France, Florence Parly, ministre des Armées s’est exprimée ainsi : « On ne va pas pouvoir cohabiter avec des mercenaires ». La France et ses alliés européens au Mali craignent l’incursion des russes dans les théâtres d’opération locaux. Particulièrement, la question des zones du nord du pays qui ne sont pas sous l’autorité de l’État malien est en jeu, car les armées d’occupation pourront faciliter les projets russes dans le pays. Voilà pourquoi ils se montrent si agressifs sur cette question.
Pour les militaires maliens, cette décision part précisément de ce postulat. Le premier ministre Choguel Maïga a déclaré à propos de la France : « Si, de la même façon que certains partenaires ont décidé de quitter certaines localités, ils décident de partir demain, qu’est-ce qu’on fait ? ». Les militaires ne sont pas capables de garder le pouvoir dans tout le pays, alors ils se vendent au plus offrant. C’est ce que nous avions déjà annoncé dans notre article à ce sujet après le renversement du pantin français IBK, ex-dirigeant du Mali.
Pour les maliennes et les maliens, la présence d’armées d’occupation est synonyme d’oppression, d’exactions, de massacres, de « bavures »… Les conflits entre français, allemands et russes n’amènent que la misère aux masses. Leur libération passera par l’expulsion complète des dizaines de milliers de troupes étrangères de leur pays.