Article issu de notre édition imprimée disponible ici.
Face à l’inefficacité de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement, le mouvement révolutionnaire aux Philippines pose les bases d’un nouveau pouvoir capable d’organiser les masses afin de lutter contre la pandémie du Covid-19.
Depuis le début de la pandémie du Covid-19 aux Philippines, le gouvernement du dictateur Duterte n’a pas été capable de gérer correctement la crise sanitaire. Le faible nombre de tests et le manque de suivi des cas contacts rendent l’État incapable d’identifier efficacement les zones où un confinement local serait nécessaire. Malgré les capacités très limitées du service public hospitalier, provoquant la saturation des hôpitaux et la contestation du personnel soignant, le budget 2022 dédiée à la crise du Covid-19 a été réduit de 73 %. Une stratégie principalement orientée vers la vaccination est portée par le gouvernement malgré son incapacité à acheter les stocks suffisants, augmentant la dépendance du pays aux dons étrangers. Tout cela n’est pas simplement dû à l’incompétence du gouvernement mais à la nature même du pays : les Philippines sont une semi-colonie, c’est-à-dire que leur économie est dominée par des monopoles étrangers (ici, il s’agit des États-Unis) avec la complicité de l’État. Cette domination impérialiste maintient le pays dans un état de sous-développement, le système public de santé y est alors très limité dans les villes et presque inexistant dans les campagnes où réside la majorité de la population. Cette situation a été empirée par de nombreuses réformes de privatisation du système de santé, imposées par les impérialistes afin de maximiser le profit récupéré sur le dos des travailleuses et travailleurs philippins.es. Ces privatisations ont également permis au gouvernement d’augmenter le budget de ses forces armées dans le but de réprimer tout mouvement de lutte contre la domination impérialiste du pays.
Face à cette situation, les révolutionnaires organisent les masses afin de combattre la pandémie. Depuis plus de 50 ans, un mouvement révolutionnaire organise la guerre populaire aux Philippines afin de renverser la domination impérialiste et de créer un État réellement indépendant dirigé par les travailleuses et travailleurs. Ce mouvement révolutionnaire, dirigé par le Parti Communiste des Philippines, a été capable de mobiliser ses forces dans toutes ses zones d’influence afin de conduire des campagnes d’informations sur le Covid-19 et des actions visant à limiter la propagation du virus. La New People’s Army (NPA), les forces armées du mouvement révolutionnaire, organisait déjà avant la pandémie des cliniques médicales dans les campagnes afin d’apporter aux habitants les bases d’un système de santé répondant à leurs besoins. Aujourd’hui, elle porte avec toutes les organisations du mouvement révolutionnaire de nombreuses campagnes afin d’éduquer les paysans sur la pandémie via des tracts, des réunions et des éventements culturels. Des formations médicales sont également dispensées afin de permettre aux masses d’organiser leur propre système de santé géré collectivement. En plus de l’aspect sanitaire, les révolutionnaires ont pu aider les paysans face à la détérioration de leur situation économique en intensifiant la production collective de nourriture et en limitant l’influence des propriétaires fonciers. L’État philippin, en plus de s’être montré incapable de gérer la crise sanitaire, s’est imposé comme un obstacle à l’aide aux populations par le mouvement révolutionnaire. Ce dernier est une grande menace pour l’État philippin, car les révolutionnaires souhaitent la fin de la domination impérialiste du pays et la création d’un nouvel État répondant aux besoins du peuple. Duterte et son gouvernement sont donc prêts à tout pour freiner la progression de la révolution, même si cela implique d’empêcher les révolutionnaires d’apporter leur aide à la population et de violer les cesser-le-feu.
Le mouvement révolutionnaire aux Philippines a montré que les peuples des semi-colonies n’ont rien à attendre de leur État complice de l’impérialisme. Il a montré qu’il était possible et nécessaire de créer un nouveau pouvoir afin d’organiser collectivement la production pour répondre aux besoins de la population. A l’inverse, la violence répressive de l’État philippin a montré que les impérialistes et les gouvernements qu’ils contrôlent sont prêts à tout pour défendre leurs profits. C’est pour cette raison que la révolution est l’unique solution, dans les pays exploités comme dans les pays exploiteurs, afin de rompre les chaînes de l’exploitation.