Après une absence de 6 ans suite à un burn-out, Stromae revient sur le devant de la scène avec son single Santé qui introduit un prochain nouvel album. Comme pour sa chanson Alors on danse qui a fait connaître Stromae en 2010 deux ans après le début de la crise en 2008, Santé parle de la vie prolétaire dans la société capitaliste.
Sa nouvelle chanson appelle à célébrer « ceux qui ne célèbrent pas », c’est-à-dire les prolétaires, ceux qui n’ont pas le temps de faire la fête tout le temps. Femmes de ménage, serveurs, infirmières, routiers, hôtesses, employés de bureau… voilà les portraits que Stromae nous chante, les « champions des pires horaires », les « insomniaques de profession », qui ne sont autres que nous, l’écrasante majorité de la population. Cette majorité travailleuse que sont toutes ces petites mains présentes absolument partout, sans qui rien ne pourrait être fait, qui fabrique littéralement la société, même si on ne s’en rend pas compte dans la violente tempête de l’exploitation au quotidien.
Assurément, parler de ce thème participe au fait qu’aussitôt sortie, la chanson de Stromae est devenue top 1 des musiques les plus écoutées du moment en France et en Belgique, de la même façon qu’Alors on danse a propulsé Stromae au rang de célébrité, puisqu’entendre, voir notre sort quotidien d’exploité.e nous touche naturellement.
Plusieurs médias bourgeois tels que Le Monde, Huffington Post, Clique… font le lien avec les applaudissements faits aux soignant.e.s lors du confinement de mars 2020. Mais nos applaudissements n’ont pas la même signification que les leurs. De notre côté, c’est la solidarité entre membres d’une même classe sociale, de l’autre l’hypocrisie qui soutient « moralement » quand « il le faut bien » et ignore toutes les revendications le reste du temps. L’explosion sociale des Gilets jaunes a fait enfiler à plus d’un représentant de la bourgeoisie le gilet pseudo-humaniste.
Bourgeois ! Au final, aucun de vos toasts ni remerciements empêcheront notre lutte et la fin de votre système.