Après un été rempli d’incendies aux quatre coins du monde, de canicules, de séismes comme à Haïti, ou d’inondations comme en Chine, en Inde ou en Allemagne, il n’est pas étonnant que l’environnement soit au cœur des préoccupations. Un sondage commandé en septembre plaçait le dérèglement climatique et l’avenir des enfants comme LE sujet de préoccupation des Français, avec plus de 84 % des personnes interrogées qui se déclarent inquiètes.
Il n’y a plus de possibilités de le nier, nous vivons une crise environnementale sans précédent dans l’histoire des sociétés humaines. L’influence de l’humanité sur l’environnement terrestre a atteint un niveau inégalé. Mais cette influence est déterminée par l’impérialisme partout sur la Terre : les ressources sont un terrain de guerre d’influence ou de guerre tout court, les catastrophes une arme face aux concurrents, et même les émissions de CO2 sont un marché. En effet, il existe un marché européen du carbone, où les grandes entreprises s’échangent des quotas d’émission.
Les bourgeoisies de tous les pays se battent entre elles, en plus de leur lutte contre les masses opprimées de leur pays, pour ne pas perdre la course économique. Chaque dirigeant de chaque pays, la France, les États-Unis, la Russie, la Chine… veut être le dernier à annoncer des véritables mesures environnementales contraignantes, tout en se présentant comme le champion de l’écologie afin de garder sa popularité.
Partout, c’est le concours du plus hypocrite. Macron a eu beau répéter « Make our planet great again » (Rendre sa grandeur à la planète), il n’a rien fait de concret. Les États-Unis accusent la Chine de produire trop d’émissions de gaz à effet de serre, mais l’utilisation de la fracturation hydraulique chez eux détruit les ressources d’eau. Le Canada de Justin Trudeau se place en champion « vert », alors que son pays exploite un grand réseau pétrolier et gazier, ainsi que de nombreuses mines à ciel ouvert très polluantes en Afrique et en Asie. La Chine, quant à elle, accuse tous les pays impérialistes européens et nord-américains de vouloir simplement empêcher le développement capitaliste en Asie en voulant réduire les émissions de CO2. Voilà seulement quelques exemples de la situation pour la bourgeoisie.
La vérité de la crise environnementale, c’est qu’elle n’est pas inévitable. Elle est le produit de la crise de l’impérialisme, et c’est le système impérialiste qui empêche sa résolution durable. Dans ce numéro, nous montrerons à travers plusieurs exemples l’hypocrisie de la bourgeoisie sur cette question, en France avec le quinquennat de Macron, dans le domaine énergétique, ou encore dans la gestion des catastrophes naturelles à l’international. Et nous insisterons sur la réaction des masses populaires dans la lutte pour un environnement vivable.
Les larges masses se sentent concernées par ce sujet à travers le monde : voilà pourquoi nous sommes optimistes. C’est le prolétariat et les masses elles-mêmes qui ont la capacité de retourner la situation, de transformer le monde afin de résoudre la question environnementale en abattant définitivement l’impérialisme. Plus que jamais, on peut répéter ce slogan inventé il y a 100 ans, qui s’applique à l’ensemble de la crise de l’impérialisme, et notamment à l’environnement : il n’y a que deux voies, socialisme ou barbarie.