Lyon : succès de la conférence sur Georges Abdallah et la résistance palestinienne

Ce mardi 19 octobre était organisée dans le Vieux Lyon une conférence sur le combat de Georges Abdallah et la résistance palestinienne. À l’initiative du Collectif 69 de Soutien au Peuple Palestinien et du Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité du quartier des États-Unis, cette conférence a rassemblé plusieurs dizaines de personnes venues en apprendre davantage sur la situation du plus vieux prisonnier politique de France. La Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire et Unité Communiste étaient également présents, aidant à la bonne tenue de l’évènement.

La conférence a débuté par des prises de parole. Après une rapide présentation du programme de la soirée, la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire a été la première organisation à s’exprimer. Au micro, le militant de l’organisation a d’abord tenu à remercier toutes les personnes venues soutenir Georges Abdallah, ainsi que toutes celles ayant aidé à organiser l’évènement.

La Ligue a en suite tenu à faire un rappel historique du développement du capitalisme et de l’impérialisme, avant d’affirmer que, au cours du 20ème siècle, « de puissants mouvements d’indépendance, soutenus par la 3ème Internationale, ont mis fin à la colonisation, et ont montré que, malgré leur arsenal, les grandes puissances impérialistes peuvent être vaincues ». Le militant a poursuivi en affirmant que « nous n’oublions pas les paysans pauvres du Vietnam, de Chine ou d’Algérie qui ont mis dehors les plus puissantes armées de leur époque en unissant le peuple pour la libération ».

Ces exemples n’ont pas été choisis au hasard par la Ligue, puisqu’ils résonnent particulièrement avec la lutte du peuple palestinien. C’est donc tout naturellement que le militant a poursuivi sa prise de parole en rappelant l’histoire de la colonisation israélienne en Palestine, avant de dénoncer l’instrumentalisation des questions ethniques et religieuses par des grandes puissances cherchant à semer le trouble. Poursuivant son argumentation, l’activiste a affirmé que « partout dans le monde, ce qui distingue fondamentalement les individus, ce n’est pas leur foi, leur couleur de peau, ni même leur sexe ou ce qui est marqué sur un bout de papier officiel. Ce qui distingue les individus, c’est si ils vivent de leur travail en produisant des richesses, ou si ils vivent du vol de la richesse du travail des autres. Armées de cette compréhension du monde, les forces démocratiques et révolutionnaires n’ont cessé de lutter contre le sionisme, contre la colonisation et contre le pillage, cherchant à instaurer une société qui ne soit pas fondée sur l’exploitation, une société où les richesses des terres arabes serviraient à ouvrir des écoles, des hôpitaux, et fournir des conditions de vie dignes au peuple arabe dans sa pleine souveraineté ».

Enfin, la Ligue a présenté le combat de Georges Abdallah, le combat d’un révolutionnaire internationaliste, qui a combattu pour la libération du peuple palestinien, du peuple libanais, et de tous les peuples à travers le monde. Ce pourquoi il est enfermé depuis 1984. Le militant a tenu à souligner que même si aucun des militants de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire n’était né quand Georges Abdallah a été arrêté, « la flamme révolutionnaire qui l’anime est une preuve triomphante que le mouvement ouvrier ne peut être supprimé, et que face à la menace de leur renversement, les bourgeois n’hésitent absolument pas à trahir leurs propres lois, leur propre pseudo-démocratie ». Pour conclure son discours, le militant a appelé les participants à la conférence à massivement participer à la grande manifestation pour la libération de Georges Abdallah qui aura lieu le 23 octobre autour de sa prison de Lannemezan.

À la suite de cette intervention, une jeune femme venue assister à la conférence a pris la parole et souligné les similitudes entre le cas de Georges Abdallah et celui du Président Gonzalo, décédé récemment après 29 ans de détention. En effet, le Président Gonzalo a dirigé pendant de nombreuses années le Parti Communiste du Pérou, qui mène encore aujourd’hui une grande guerre populaire révolutionnaire. L’État péruvien a refusé toute remise de peine au Président Gonzalo, même lorsqu’il était très malade, tout comme l’État français refuse encore la libération de Georges Abdallah, alors qu’il est pourtant libérable depuis 1999. Également, le Président Gonzalo et Georges Abdallah ont connu les mêmes injonctions à la repentance. Au fond, il leur a été demandé de renoncer à leurs idéaux, à leur lutte, et tous deux ont refusé catégoriquement.

Un militant de l’organisation Unité Communiste a en suite pris la parole pour rappeler que Georges Abdallah n’est pas une victime mais un combattant, avant d’affirmer que « au-delà de la résistance, il y a l’homme de projet. Georges Abdallah n’est pas dans une posture défensive, luttant contre une situation criminelle. Il fait partie de ceux qui luttent pour un nouveau monde. Il préfigure les habitants d’un monde nouveau. Un monde de paix et de coopération ».

Un membre du Collectif 69 de Soutien au Peuple Palestinien a poursuivi ces prises de parole en parlant de la campagne de boycott d’Israël (Boycott, Désinvestissement, Sanction, BDS). Le militant a également souligné l’importance du problème d’accès à l’eau pour les populations palestiniennes et libanaises, subissant de plein fouet l’accaparement de cette ressource par Israël. Enfin, le Collectif a tenu à informer les personnes présentes de l’organisation d’une action de solidarité avec Georges Abdallah à Lyon le 23 octobre, à laquelle pourront ainsi participer les personnes ne pouvant pas se rendre à la manifestation de Lannemezan.

Suite à cela, le Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité du quartier des États-Unis (Lyon 8ème), a d’abord tenu à affirmer faire sien le combat du peuple palestinien, avant d’ajouter que « Georges Ibrahim Abdallah est devenu un symbole non seulement de la lutte des pays dominés mais aussi des classes populaires, ici, en France ». Rappelant les injustices qui touchent les travailleurs du monde entier, le Comité a salué la combativité de Georges Abdallah, qui tout au long de sa vie aura lutté contre ces injustices et pour un monde meilleur. Enfin, l’intervenant du Comité a tenu à souligner l’absolue nécessité de l’unité des travailleurs face au système capitaliste, mais aussi à rappeler que la lutte du peuple palestinien est partagée par d’autres peuples opprimés dans le monde, comme le peuple irlandais qui subit le colonialisme anglais, ou le peuple kanak qui subit le colonialisme français.

Après cette dernière prise de parole, une photo collective de toutes les personnes présentes a été faite avec une grande banderole sur laquelle on pouvait lire « Libérons Georges Abdallah ».

Le film Fedayin, sorti récemment et traitant de la lutte de Georges Abdallah et du peuple palestinien, a en suite été projeté. Ce film, qui revient sur l’histoire de la lutte du peuple palestinien pour sa libération, a permis au public d’apprendre beaucoup de choses. En effet, le film explique de manière très claire les liens entre les mouvements révolutionnaires libanais et palestiniens, ou encore l’influence de la lutte de libération palestinienne dans la guerre civile libanaise. Le film donne également la parole à plusieurs anciens prisonniers politiques, comme Jean-Marc Rouillan, ancien membre de l’organisation Action Directe, ayant été incarcéré aux côtés de Georges Abdallah. Par ailleurs, le documentaire démontre de manière limpide le caractère outrancier et mensonger des accusations formulées contre Georges Abdallah, et le véritable complot politico-judiciaire ayant conduit à son incarcération.

À la fin du film, les personnes présentes ont pu échanger en dégustant des crêpes préparée par des activistes de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire. À l’approche de la grande manifestation du 23 octobre pour la libération de Georges Abdallah, les organisations à l’initiative de cet évènement le considèrent comme un grand succès, qui en appelle d’autres.