En Inde, l’État impose aux populations indigènes des projets d’exploitation minière destructeurs afin de satisfaire les besoins en matières premières des monopoles impérialistes étrangers. Face aux conséquences de l’impérialisme, le mouvement révolutionnaire organise les masses paysannes dans la lutte pour le droit des terres.
Depuis sa prétendue indépendance en 1947, l’Inde est passée de colonie à semi-colonie : son gouvernement est formellement indépendant, mais son économie est dominée par différentes puissances impérialistes au travers de leurs monopoles. Ces derniers exploitent les travailleuses et travailleurs ainsi que les ressources naturelles du pays avec la complicité du gouvernement indien, ce qui empêche l’économie de se développer d’une manière réellement indépendante : la majorité des richesses produites par les masses indiennes sont avant tout distribuées aux impérialistes et aux élites qui les aident. Afin d’organiser au mieux l’exploitation du pays, l’Inde conserve un aspect semi-féodal : la majorité des terres agricoles appartiennent à de grands propriétaires fonciers alliés du gouvernement et des monopoles impérialistes, condamnant une immense population de paysans terre à une vie de misère et d’exploitation. L’existence de cette classe de propriétaires fonciers permet alors d’organiser plus facilement l’exploitation des terres et de leurs habitants, notamment via le développement de l’industrie minière.
Sous couvert de « plan de développements », l’État indien organise depuis longtemps l’exploitation des ressources minières au profit des monopoles impérialiste qui peuvent alors se fournir en matières premières à très bas prix. Les paysans, eux, doivent subir les retombées écologiques telles que la pollution des terres et de l’eau ainsi que la disparition des forêts qui provoquent de grands déplacements forcés de population. Certaines tribus indigènes se retrouvent même directement exclues de leurs terres et poursuivies en justice par les propriétaires fonciers qui considèrent que ces populations utilisent illégalement les ressources qui leur « appartiennent ». Malgré les mesures adoptées par le gouvernement pour limiter le minage illégal et renforcer les régulations (rarement respectées), aucune réforme ne pourra changer le problème de fond : l’Inde reste une semi-colonie et cela implique nécessairement la domination des terres agricoles par les grands propriétaires fonciers au profit des impérialistes qui décident de tout.
Ce problème de fond, les révolutionnaires indiens l’ont bien compris. Né en 1974 lors d’une grande révolte paysanne dans le village de Naxalbari, le mouvement naxalite est un mouvement révolutionnaire aujourd’hui dirigé par le Parti Communiste d’Inde — maoïste (PCI-maoïste) qui lutte pour une réelle indépendance économique du pays en préparant la révolution pour renverser la domination impérialiste. Pour répondre aux problématiques concrètes des populations paysannes, les révolutionnaires appellent les masses à s’organiser contre les compagnies minières et les forces de répressions envoyées par l’État pour les protéger. De nombreux rassemblements de milliers de personnes sont régulièrement tenus dans différents territoires indigènes à travers le pays, comme ce fut le cas en décembre 2020 dans le district de Narayanpur où plus de 4000 indigènes ont manifesté contre un projet de mine de fer. Ces mouvements de contestation font face à une répression sans pitié de la part de l’État indien et des forces de sécurités employées par les entreprises minières, c’est pourquoi il est essentiel pour le mouvement révolutionnaire d’organiser des forces armées. Ces dernières sont régulièrement mobilisées afin d’attaquer les projets de mines les plus néfastes et de leur imposer une taxe révolutionnaire. Grâce à la violence révolutionnaire, les populations locales peuvent construire un nouveau pouvoir afin de faire respecter leurs droits dans la perspective d’une prise de pouvoir par et pour les masses à l’échelle du pays tout entier.
L’Inde, comme tous les autres pays « en voie de développement », ne connaîtra jamais une réelle indépendance tant que la domination impérialiste ne sera pas remise en cause. Cette domination est fondamentalement défendue par l’État indien, car ce dernier est l’outil des élites corrompues et complices des monopoles étrangers afin de recevoir une partie du profit qu’ils génèrent sur le dos des travailleuses et travailleurs indiens. Le développement de l’industrie minière et ses conséquences sur les populations sont un bon exemple de politique gouvernementale d’un État soumis à l’intérêt des monopoles impérialistes. Face à ces politiques destructrices, il est essentiel que les révolutionnaires indiens organisent les masses vers la révolution afin de détruire l’ancien État et de construire un nouveau pouvoir réellement indépendant, capable de répondre aux besoins de la population.