En 2013 en Égypte, le général Al-Sissi prend le pouvoir par un coup d’État faisant plus de 1 000 morts. Les pays impérialistes comme les États-Unis et la France, condamnent publiquement ces actes mais les paroles sont une fois de plus creuses. Au même moment, François Hollande se rapproche du général Abdel Fattah Al-Sissi et signe des contrats avec l’Égypte. Officiellement, ces contrats sont signés au nom de la lutte anti-terroriste : la France veut créer un partenariat avec l’Égypte pour lutter contre les jihadistes qui arrivent en Égypte par la Libye. Au nom de la lutte anti-terroriste, la France vend des armes à l’Égypte. Au nom de la lutte anti-terroriste, l’État créé une base franco-égyptienne de surveillance des passages de véhicules à la frontière libyenne, au nord-ouest du Pays. C’est le début de l’opération Sirli, en février 2016.
Huit mois après le début de l’opération, avec l’aide de la France, l’armée égyptienne bombarde un pick-up de civils qui passaient la frontière. Ces civils abattus sont des trafiquants, des personnes sans domicile fixe qui vivent dans une grande précarité. Elles gagnent leur vie en passant des produits de la Libye vers l’Égypte pour les revendre plus chers. Le plus souvent ce sont des produits alimentaires, des cosmétiques, des cigarettes. Parfois de la drogue ou des armes circulent. C’est ce motif qui est mis en avant par l’armée égyptienne pour tuer les trafiquants. Mais ça ne tient pas la route dans un pays où la police connaît les grandes familles dirigeantes du trafic de drogue et préfère condamner les consommatrices et consommateurs de drogue plutôt que les mafias.
La France et l’Égypte se mettent à surveiller des zones libyennes où il n’y a plus de terroristes. La fausse excuse de lutte contre le terrorisme ne tient plus. Mais ça n’empêche pas la France de signer d’autres accords priorisant l’aide du gouvernement militaire égyptien à maintenir l’ordre dans son pays. Pour Al-Sissi les trafiquants sont des menaces à détruire par tous les moyens. Les opposant·e·s au gouvernement, les militant·e·s politiques, des avocat·e·s, des journalistes sont considéré·es comme des terroristes et arrêté·e·s.
Au courant de toutes ces exactions, Macron maintient son alliance avec l’Égypte. Il n’hésite pas à prendre du bon temps au Caire avec la famille Al-Sissi en janvier 2019. En décembre 2020, sans honte, il décore Abdel Fattah Al-Sissi de la légion d’honneur. Il faut dire que le soutien au régime égyptien est très lucratif pour l’État français. Entre 2014 et 2016, avec l’arrivée au pouvoir d’Abdel Fattah Al-Sissi, le France vend 3,97 milliards d’euros d’armement.
Entre 2016 et 2018, l’État français a participé au moins à 19 bombardements de civils causant plus d’une centaine de morts. En 2019, 2300 personnes sont arrêtées en 12 jours pour avoir contesté pacifiquement les conditions économiques et sociales déplorables du pays. La France en s’alliant avec le régime réactionnaire égyptien, est responsable de crimes d’État. Elle montre qu’elle soutient la répression du peuple égyptien par son gouvernement. L’opération Sirli est encore en cours, le 15 novembre 2021 la France a vendu une trentaine de rafales au Caire pour compléter les commandes d’armes égyptiennes. Tout cela toujours au profit de la bourgeoisie impérialiste française, qui rêverait d’ailleurs d’imposer un tel régime en France. Comme d’habitude, on remarque le silence des puissances mondiales. Le peuple égyptien est seul, seule l’organisation des masses permettra de renverser le pouvoir militaire en place. Vaincre l’impérialisme français c’est aussi aider nos camarades égyptiens, en attaquant les maîtres du gouvernement répressif égyptien. C’est œuvrer pour la révolution et la libération de tous les peuples.
« Il n’est qu’un, et un seul internationalisme véritable : il consiste à travailler avec abnégation au développement du mouvement révolutionnaire et de la lutte révolutionnaire dans son propre pays, à soutenir (par la propagande, la sympathie, une aide matérielle) cette même lutte, cette même ligne, et elle seule, dans tous les pays sans exception. » – Lénine