Depuis plusieurs années, le mouvement des femmes et les revendications féministes sont sur le devant de la scène en France et dans le monde. Dans de nombreux pays, le sujet de la lutte contre le patriarcat est une lutte sociale qui prend de nombreuses formes.
Dans les pays opprimés par l’impérialisme, ils attaquent les manifestations du patriarcat de la bourgeoisie et des propriétaires terriens, qui maintiennent les pires conditions pour les femmes. Au Pakistan par exemple, la Aurat March (Marche des Femmes) a été organisée pour la première fois en 2018. De nombreuses mobilisations similaires ont eu lieu au Kenya, aux Philippines ou encore en Pologne. En Inde, les révolutionnaires luttent activement sur ce front. Dès le début du mouvement, dans les années 70 et 80, la plupart des luttes violentes menées dans les États du Bihar et du Telengana visaient à mettre fin aux molestations des femmes qui se faisaient au nom des « traditions ».
Dans les pays impérialistes, le féminisme prolétarien donne le point de vue de classe des femmes prolétaires sur la question. Il vise à éradiquer par la révolution socialiste les manifestations du patriarcat, comme la double oppression que subissent les prolétaires qui sont en plus des femmes. Tout cela permet d’exploiter davantage les femmes en raison de leur condition féminine en les cantonnant aux métiers les plus exploités, comme la caisse en magasin, le nettoyage… Des grèves et mobilisations ont lieu pour changer cette situation, mais le mouvement manque actuellement de direction prolétarienne et révolutionnaire, il faut donc la lui donner.
En 2021, au moins 113 femmes ont été tuées en France car elles étaient des femmes. Rien que le premier janvier 2022, deux nouveaux cas ont été recensés. Cette situation déplorable est un exemple des conséquences les plus violentes du patriarcat sur les femmes. Mais mille autres manifestations, plus ou moins violentes, plus ou moins visibles, forment le quotidien des femmes, le plus durement pour les femmes prolétaires qui sont en première ligne.
Nous allons donc vous présenter dans ce numéro différents aspects du mouvement des femmes en France et dans le monde, et les positions féministes prolétariennes sur différentes questions. Nous analyserons le prétendu féminisme du gouvernement bourgeois français, les manifestations du patriarcat dans l’impérialisme avec le tourisme sexuel, mais aussi des exemples concrets de lutte à travers le monde. Nous voulons montrer la force du mouvement organisé des femmes pour leur émancipation, et sa nécessité concrète pour la révolution.
Citons en conclusion la grande révolutionnaire russe Alexandra Kollontaï : « Le monde des femmes est divisé, tout comme celui des hommes, en deux camps ; les intérêts et les aspirations d’un groupe de femmes les rapprochent de la classe bourgeoise, tandis que l’autre groupe a des relations étroites avec le prolétariat, et ses exigences d’émancipation représentent une solution intégrale à la question féminine. Donc, quoique les deux camps partagent le slogan général de la « libération de la femme », leurs objectifs et leurs intérêts sont différents. Chaque groupe prend inconsciemment comme point de départ les intérêts de sa propre classe, ce qui donne une empreinte de classe spécifique aux objectifs et tâches qu’ils se fixent. ».