Ce dimanche 10 avril, le premier tour des élections présidentielles ont vu près de 13 millions de personnes s’abstenir. En quantité absolue, c’est la plus grande abstention de l’histoire de l’élection présidentielle française. C’est une hausse de plusieurs millions depuis les dernières élections, qui peut être expliquée par l’intensification de la crise politique en France sous le quinquennat Macron, notamment avec les Gilets Jaunes et la crise sanitaire.
L’abstention est donc la première vainqueur de l’élection, loin devant Macron, Le Pen ou Mélenchon.
Le duel Macron – Le Pen appelle à un rejet encore plus fort de l’élection, même par les masses qui sont allées voter le 10 avril. En 2017, l’abstention, les votes blancs et nuls avaient progressé de 5 millions entre le premier et le deuxième tour, culminant à 16 millions.
Cette dynamique est attendue à nouveau cette année, mais cela dépendra de la décision opportuniste des directions sociales-démocrates du camp mélenchoniste qui prétendent triompher dans la défaite. Les autres candidats de « gauche » ont déjà joué leur carte en appelant immédiatement à voter Macron après leur défaite honteuse. Celui-ci ne s’est d’ailleurs pas trompé, et il a remercié Jadot, Roussel et Hidalgo dans son discours.
L’échec électoral de Pécresse marque le clou du spectacle dans la stratégie de Macron pour dépecer le PS et LR, ce qu’il a réussi en 5 ans. En 2012, les candidats du PS et de LR faisaient 20 millions de voix au premier tour. Dix ans plus tard, ils font 2 millions. Quant à Zemmour, qui s’est rallié à Le Pen au second tour, il aura servi de pantin à Bolloré et aux bourgeois les plus réactionnaires, afin de recomposer la politique réactionnaire autour de l’alternative fasciste à la démocratie bourgeoise.
Au premier tour comme au second, le salut du prolétariat ne pouvait venir de l’élection, et la situation concrète le prouve. Les masses rejettent ce système, s’abstiennent et il ne tient qu’à un mouvement révolutionnaire de les organiser pour remporter des victoires hors des élections bourgeoises.