Toulouse : un Collectif Contre la Vie Chère a été créé

À Toulouse, dans le quartier prolétaire Empalot, un Collectif Contre la Vie Chère s’est formé. Lors du 14 juillet, ses militants étaient présents pour tenir une table d’information devant la piscine Nakache, très fréquentée par les habitants des quartiers proches.

Leurs mots d’ordres sont simples : « contre l’inflation, contre la vie chère, pour une hausse des salaires, il est nécessaire de se mobiliser et de s’organiser ». De très nombreuses discussions ont fait remonter ce même sentiment général : les prix augmentent et il devient de plus en plus difficile de terminer le mois, et les plus riches se portent de mieux en mieux. Le Collectif met en avant trois revendications autour desquelles se mobiliser:

– blocage des prix des denrées essentielles

– ré-évaluation des bas et moyens salaires

– augmentation des minimas sociaux

Parmis les personnes qui se sont arrêtées, nous avons vu plusieurs profils, des mères de famille qui portent toute la vie associative dans les quartiers, des retraités qui gagnent à peine plus de 700 euros par mois après avoir travaillé des décennies, des Gilets Jaunes qui n’attendent que l’occasion de se mobiliser, mais aussi des adolescents qui prennent les tracts et s’éloignent pour en discuter avec leur groupe d’amis. Plusieurs personnes ont même dit en passant que c’était une révolution qu’il fallait, que les gens se mobiliseraient bien plus pour ça que pour les salaires : « commencez à distribuer des casques et de l’essence, vous verrez ça bougera tout de suite« .

Des affiches avec des slogans et mots d’ordre étaient bien visibles, et à la table on pouvait trouver des tracts, des exemplaires imprimés de notre article sur l’inflation ainsi que des numéros de Nouvelle Epoque. Trente litres de citronnade avec des glaçons préparés par les militants ont aussi permis à de nombreuses personnes de venir se raffraichir pour ne pas trop souffrir de la chaleur.

Plusieurs personnes prêtes à se mobiliser ont donné leur contact, le Collectif a annoncé qu’il multiplierait les actions durant l’été. Bien que le gel des prix et l’augmentation des salaires soient des revendications économiques, pour le Collectif le problème est politique :

« L‘inflation, et la crise économique de manière plus générale, sont la conséquence de la domination des intérêts privés des grandes entreprises. Pour faire plus de profits les capitalistes montent les prix, ceux qui produisent la richesse en travaillant voient donc leurs salaires baisser puisqu’avec le même salaire ils peuvent acheter moins de choses. En nous mobilisant pour ces revendications nous voulons mettre le gouvernement face à ses contradictions : ou bien il sert les nantis, ou bien il sert le peuple. C’est par la lutte que nous obtiendrons gain de cause, soit nous les forçons et ils cèdent, ce qui ouvre la voie pour d’autres revendications, soit ils montrent toujours plus qu’ils ne représentent qu’une minorité qui vit de l’exploitation. »

Le Collectif montre que l’on peut s’organiser, se réunir et agir pour faire valoir ces trois revendications dans son quartier, dans sa ville. Sans passer par là aucune lutte ne peut être menée efficacement.