Macron en Afrique, c’est un rituel. Comme tous les présidents français, celui-ci se rend sur le continent africain une fois de temps en temps, pour rappeler la présence française, soi-disant terminée depuis les décolonisations d’il y a 60 ans. Mais voilà, la France n’est jamais vraiment partie, et Macron en est bien conscient. Avec la fin de Barkhane au Mali, où le gouvernement affronte les insurgés, avec l’augmentation de l’influence russe, l’impérialisme français s’agite dans la région. Le président français vient donc visiter le Cameroun, le Bénin et la Guinée Bissau.
Cette visite fait partie d’une stratégie claire : la France, en pleine lutte au Sahel, veut s’appuyer sur la « deuxième ceinture » du golfe de Guinée : des pays plus riches, moins en guerre, plus propices à servir de base d’appui à l’impérialisme français. Le Cameroun est la porte d’entrée de la région, voisin du Tchad, le principal chien de garde militaire des français en Afrique. Pas étonnant que Macron préserve Paul Biya (voir la photo), plus vieux dictateur du monde.
Macron n’a pas pris des pincettes : à Yaoundé (Cameroun) il a dit le 26 juillet « Peut-être nous étions nous endormis, en nous disant : « c’est notre pré carré », personne ne va venir nous chercher, c’est chez nous entre guillemets hein… ». Derrière ces paroles très honnêtes de puissance impérialiste et colonisatrice, Macron joue un double jeu en dénonçant l’impérialisme russe : « une des dernières puissances impériales coloniales » selon lui.
En réalité, France et Russie se livrent en Afrique une lutte sans merci pour la domination des zones d’influences. Sergueï Lavrov, ministre des Affaires Étrangères russe était d’ailleurs en visite en même temps que Macron. Chacun des deux propose aux Africains une domination, chacun à sa sauce. Les peuples d’Afrique n’ont rien à attendre des mensonges du président français, ils ont tout à gagner de la lutte sans arrêt contre l’impérialisme.