Le mardi 2 août, sous un soleil de plomb , les activistes de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR) et du Collectif contre la Vie Chère ont mené une action de propagande et d’agitation à l’entrée du grand entrepôt Easydis situé en banlieue de Saint-Etienne. Les activistes ont vivement dénoncé la contradiction entre le salaire du patron qui explose et l’inflation qui écrase les travailleurs du pays, au centre de tous les problèmes que l’on connait.
Depuis le début de l’année, l’inflation galopante écrase les prolétaires. Des activistes de Saint-Etienne ont donc décidé de porter leurs mots d’ordres jusque dans les lieux de travail de la région. Easydis, c’est une boîte de logistique comme en voit beaucoup : on y prépare les commandes sur palette qui arrivent dans les magasins du Groupe Casino. Et à Saint-Etienne, elle a un retentissement particulier. Déjà il y a l’histoire de la ville avec Casino, qui a exploité des générations d’ouvriers et laissé son empreinte de « patron qui tient en laisse » dans les mémoires. Mais le plus important, c’est aujourd’hui : Easydis, c’est un boulot très difficile physiquement et très mal payé (au SMIC) par rapport ce que l’on rapporte aux costards qui gèrent tout.
Pour la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire, c’était très important de venir notamment porter leur voix dans cette entreprise : « A Sainté, on ne connait quasiment aucun jeune qui n’est pas passé ici ! Une bonne partie de la jeunesse y passe un bout de temps – que ce soit pour quelques semaines pour les étudiants, ou plusieurs mois voire années pour les jeunes prolétaires. Et la réputation de Easydis est plus à faire : c’est une boîte de merde, 99 % des employés ne restent pas plus de 3 mois, c’est dire ! Au moins, on est sûrs d’y trouver du taf (rires). Ils emploient n’importe qui n’importe comment, parce que il y a plus personne qui veut venir ici, c’est la pire expérience au travail de beaucoup de gens, jeune ou plus vieux. »
Les activistes ont diffusé un tract à la sortie de l’équipe du matin et à l’entrée de l’équipe du soir, soit plus de 150 ouvriers, et ont accroché une banderole à l’entrée du site : « Augmentation PDG : 72 % – Notre augmentation : 2,8 % – Inflation : 6,1 % – RAS-LE-BOL ! ». Les réactions ont été extrêmement positives et combatives, le constat est le même pour tout le monde : Casino s’en met plein les fouilles, et nous on se ruine la santé pour une misérable prime à la production. Jeunes, étudiants ou plus vieux, le mot d’ordre est le même, il faut augmenter les salaires. Un bouchon s’est même créé à la sortie, car tout le monde prend le tract et prend le temps de le commenter !
A l’intérieur c’est pareil : les ouvriers discutent du tract devant le portique pourri que les dirigeants ont fait installer il y a quelques mois, vu qu’il ne marche jamais. Les vieux demandent aux jeunes s’ils peuvent lire le texte, et c’est pareil à la pause : on discute, on échange. On est choqués surtout du salaire de « Monsieur Bien-nourri, pardon, Naouri » : des centaines de milliers d’euros auxquels il faut ajouter les divers primes et avantages. Certains prennent conscience dans leur chair de l’injustice que c’est d’être prolétaire, d’autres l’ont compris depuis longtemps et valident le message porté.
Car le tract diffusé est très clair : « Easydis/Groupe Casino : Exploiteurs ! ». Le texte revient sur l’augmentation récente de plus de 72 % du revenu du PDG du monopole Casino, le mettant en corrélation avec l’augmentation des salaires de 2,8 % pour les travailleurs. « C’est aberrant ! », dénoncent les activistes devant les masses. Et en effet ça l’est. Encore plus quand on compare cette « augmentation » avec l’inflation du mois de juillet : plus de 6 % ! Dans la réalité les salaires réels des ouvriers et ouvrières ont grandement baissé ces dernières années.
La fin du tract appelle les prolétaires à s’organiser pour « changer tout ça » et prendre le contrôle de la société qu’ils font tourner. Donner le pouvoir politique à celles et ceux qui le méritent, qui se sacrifient au quotidien afin de créer la richesse et qui sont la masse du peuple. Voilà le projet politique de la LJR, et les Comités Populaires d’Entraide et de Solidarité dans les quartiers s’y rattachent aussi. Pour le réaliser, il faut que les militants révolutionnaires se fondent à nouveau dans les masses prolétaires, s’immiscent dans les lieux de travail, où la contradiction travail/capital est la plus aigüe, afin de mobiliser la classe pour lui faire prendre conscience de sa force et la mettre en ordre de marche.