« La course à la présidence risque de se terminer sans le second tour. Bolsonaro a planté du vent et récolte maintenant la tempête. »
Nous publions ici un extrait traduit [Non officiel] du dernier éditorial du journal révolutionnaire brésilien A Nova Democracia.
« Le leader du PT [Parti des travailleurs, Lula] pourrait triompher au premier tour, non pas parce qu’il dispose d’un véritable soutien populaire, mais au contraire pour deux raisons. D’abord parce que Bolsonaro, comme les autres les plus cités, est arrivé à la tête de l’ancien État à cause de l’échec du réformisme opportuniste du PT qui a frustré la plupart des gens. [Lula] a jeté le masque de défenseur des ouvriers pour s’allier aux banquiers et aux patrons. Ne pouvant tromper le peuple en parlant de lutte des classes, il s’est focalisé sur les questions d’identité et de comportement pour se prétendre à gauche, donnant ainsi une tribune à l’extrême droite pour sauter sur la scène politique avec Bolsonaro, qui représente l’aspect la plus pourri, réactionnaire, anti -peuple et obscurantiste de la politique de notre pays, le rendant au total pire que [Lula]. »
« Deuxièmement, car le rejet des deux candidats les plus susceptibles de gagner est bien supérieur à leur approbation, ce qui amène les masses encore désorganisées et perdues à voter pour l’un afin que l’autre ne l’emporte pas. Et c’est le facteur principal, car il exprime la farce que sont ces élections.
[Lula] révèle progressivement sa nature de conciliation de classe. Ici, la conciliation est comprise comme l’activité finale de manipulation des sentiments des masses, ce qu’il a appris pendant 40 ans comme aucun des serviteurs des classes dirigeantes. Il continue avec sa promesse de garantir « viande et bière », tant que le peuple accepte en silence l’aggravation maximale de l’exploitation et de l’oppression. même la « viande » et la « bière » – en tant que figures de rhétorique pour désigner l’élévation des conditions matérielles de vie du peuple – lui seront impossibles à garantir.»
« La crise économique est très grave et, par conséquent, la division au sein des groupes de pouvoir des fractions des classes dominantes s’aggrave, les chocs institutionnels sont plus grands et la violence réactionnaire comme seul langage de la politique grandit progressivement.
[Lula] a maintenant également publié son projet de Défense. Il comprend: d’abord, la création de la Garde nationale, pour agir dans les crises de sécurité (un autre pas en avant dans la militarisation du pays) et la modernisation (c’est-à-dire: l’adulation) des forces armées (plus de dépenses de fonds et augmentation de son pouvoir répressif) . Tacitement, il est également promis de ne pas toucher au système de promotions et de formation dans les académies militaires […] comprenant la condition anticommuniste viscérale obligatoire et la vocation putschiste [de l’armée] garantie en certaines circonstances. »
« D’autre part, Bolsonaro se sentant vaincu et divisé au sein de sa propre campagne, avance dans le chantage et dans des accusations suspectes selon lesquelles les élections ne sont pas « propres et sûres ». […] ».
Il est temps, résolument, de boycotter la farce électorale de toutes nos énergies et de fusionner l’état d’esprit révolté des masses avec la perspective stratégique qui leur manque. Combiner sa connaissance sensible de la pourriture de cet ordre ancien avec la vive propagande de la Révolution Démocratique, Agraire et Anti-impérialiste, afin qu’il ne se laisse pas berner et, s’il le fait, qu’il puisse en sortir avec plus de clarté sur la nature de cet ordre ancien. Notre slogan est simple :
Ne votez pas, battez-vous pour la Révolution ! »