Mongolie : sous -30°C, le palais présidentiel pris d’assaut

Pendant près de 15 jours en décembre, la Mongolie a été le théâtre de fortes mobilisations dans sa capitale Oulan-Bator. Des milliers de manifestants ont attaqué les lieux de pouvoir jour et nuit sous -30°C. Ce vaste mouvement fait suite à une inflation de 15 %, couplée à une enquête pour corruption visant plusieurs dirigeants des principales compagnies de charbon, qui est la principale ressource du pays. Ils auraient détourné près de 13 milliards de dollars, alors qu’un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté. Ces mobilisations sont inédites dans cet état qui est aussi l’un des plus impactés par le social-impérialisme¹ chinois : la Chine est le principal importateur de produit issus de la Mongolie², notamment de charbon.

Les manifestants ont dénoncé les liens étroits entre la bourgeoisie locale et l’impérialisme chinois. Mais cette situation ne fait que se renforcer en Mongolie, avec le lancement d’une nouvelle voie de chemin de fer en septembre visant à augmenter l’exportation de charbon vers la Chine. L’investissement chinois est aussi toujours plus poussé dans les infrastructures minières mongoles. Cela maintient le pays dans un statut de fournisseur de matières premières et l’empêche de se développer dans d’autres secteurs, notamment les énergies renouvelables. L’impact écologique se fait déjà ressentir dans la capitale, où la pollution de l’air est six fois supérieure aux seuils de l’OMS³. Les plus touchés sont évidemment les masses mongoles : la pollution de l’air cause 10 % des décès annuels.


¹ Un État social-impérialiste est un État « socialiste dans les mots, impérialiste dans les actions » (Lénine).

² 86 % des exportations mongoles sont à destination de la Chine.

³ Organisation mondiale de la santé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *