Le mouvement de lutte contre la réforme des retraites agite largement l’actualité : des millions d’entre nous ont pris les rues, ont fait grève et ont bloqué leur lieu de travail ou d’études pour protester contre ce projet. Largement détestée par la majorité du pays, cette réforme n’a surpris personne. Elle est dans la droite lignée des lois portées par les gouvernements successifs depuis 30 ans qui pilonnent les droits sociaux. Macron l’avait annoncée dés 2017, et il avait déjà cherché à la faire passer en 2019 : la bataille qui se joue aujourd’hui avec le gouvernement est née de ce long développement.
La mobilisation massive dans le cadre de l’appel syndical indique une forte colère des masses. L’intersyndicale et ses directions ont décidé de condamner les mois de janvier et février à des journées ponctuelles de grève, une tactique récurrente sur les derniers mouvements sociaux. Son inefficacité n’est plus à prouver, d’autant plus quand le gouvernement refuse toute discussion ! Il ne suffit pas de faire sortir du monde dans les rues pour une marche calme, il faut qu’il y ait de la combativité pour que ça change !
C’est un constat partagé : selon BFMTV1, 60 % des français déclarent que seul le blocage du pays peut permettre de faire reculer le gouvernement. Cette nécessité de la lutte des classes ouvre la voie à la journée du 7 mars et à ses suites. La grève générale, les blocages et la reconductible sont sur la table, tout comme la mobilisation des petits commerçants, appelés à baisser le rideau en soutien à la grève.
Cependant, ce mouvement n’est qu’une des deux faces de la lutte de classes : nos droits et acquis ne sont détruits par la bourgeoisie que parce qu’elle nous prive du pouvoir ! En luttant contre Macron, nous devons voir la nécessité immédiate d’attaquer la bourgeoisie impérialiste française en général, l’État bourgeois intégralement, et ne pas se satisfaire des miettes que seraient un recul du gouvernement sur les trimestres de cotisation ou l’âge de départ à la retraite. La bourgeoisie a fait son temps : la révolution socialiste est la seule qui puisse la mettre à la retraite.
Voilà pourquoi nous vous proposerons, dans ce numéro, de nombreuses analyses sur les réformes anti-populaires des gouvernements bourgeois français, ainsi que sur les tactiques qui peuvent nous permettre de les combattre. Nous montrerons également qu’on a raison de se révolter contre ces projets réactionnaires, et que le mouvement ouvrier a besoin d’actes forts et de grèves dures pour s’organiser, lutter, et enfin vaincre.
1sondage Elabe « L’Opinion en direct » pour BFMTV sur un échantillon représentatif de 1001 personnes majeures