Le 3 septembre 1982, Edith Lagos est assassinée par l’armée péruvienne. Elle avait 19 ans. Elle sera enterrée dans sa ville natale d’Ayacucho, devant une foule de 30 000 personnes (la moitié de la population de la ville à l’époque) venues célébrer son engagement pour la révolution.
Née dans une famille aisée, passée par une éducation catholique puis envoyée suivre des études de droit à Lima par sa famille, combattre pour la révolution ne semblait pas la voie qui s’ouvrait à elle. C’est lors de ses études à Lima pourtant qu’elle se mêle à des ouvriers syndiqués, qu’elle en apprend plus sur la révolution et qu’elle rejoint les rangs du Parti Communiste du Pérou (PCP) et de la guérilla dans les Andes méridionales. Elle y montre des capacités de direction et devient à 17 ans une des commandantes des forces armées de la révolution. À plusieurs reprises elle est arrêtée et battue par la police péruvienne sans que jamais sa détermination ne faiblisse.
Début 1982, elle se trouve incarcérée dans la prison de Huamanga à Ayacucho. Elle y reste jusqu’au 2 mai 1982, lorsque la ville est prise par un groupe de 500 combattants révolutionnaires et les murs de la prison dynamités. Plus de 300 prisonniers politiques sont libérés lors de cette opération et les forces étatiques présentes seront désarmées. Edith reprend ensuite le chemin de la guérilla, participant à différentes actions, du sabotage à l’organisation d’évasions, ce jusqu’à son assassinat.
Lors de la cérémonie d’enterrement d’Edith, son cercueil est porté par la foule, drapé du drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau et les drapeaux du Parti Communiste sont vus par centaines aux mains du peuple péruvien endeuillé. Même dans la mort, la camarade Edith continue de faire vivre la révolution, en tant que symbole de la lutte des masses péruviennes. Elle a été comparée par les médias bourgeois à Robin des Bois ou Che Guevara. Edith, comme beaucoup d’autres femmes ayant pris part à la guerre populaire (Camarade Norah, grande héroïne du Parti Communiste, Camarade Carla, dont nos camarades d’Allemagne ont fait un portrait traduit sur notre site) devient un exemple pour les femmes du monde entier.
Comme l’a dit le président Mao : « Les femmes tiennent la moitié du ciel ». Il est donc tout naturel qu’elles tiennent la moitié des fusils pour partir à l’assaut de celui-ci.