Le 1er mai d’une nouvelle époque

La crise générale de l’impérialisme qui ne cesse de s’approndir vient briser son vieux monde en réactivant la lutte des classes aigues. Tout le vieux monde est bousculé dans ses certitudes. Le 1er mai 2023 est une rupture avec le monde de la normalité capitaliste qui se développait depuis 40 ans sur le dos des pays du tiers monde et de la classe ouvrière nationale.

Pour la première fois depuis des décennies, le 1er mai, d’aventure si calme et guidé par la routine des directions corporatistes syndicales, s’est mué partout dans le pays en un affrontement direct avec les forces de l’ordre capitaliste. La combativité a été exemplaire, mais ce qui change de l’ancienne époque c’est le soutien des Masses populaires à la violence révolutionnaire. C’est que, aujourd’hui, et c’est le point de rupture principal, tout le monde commence à sérieusement poser la question du pouvoir. Face au Régime anti-peuple, au style bonapartiste exacerbé, les classes populaires savent que sans violence nous n’obtenons rien dans le pays.

D’un côté la répression policière, loin de casser les esprits, et l’attitude de Macron se prenant pour un Président de droit divin enracinent la rage dans le peuple. La situation est telle que certains commencent à se poser des questions sur le « maintien de l’ordre » à la française si longtemps montré comme exemple. La stratégie française du « maintien de l’ordre » est à l’image du Régime de la Ve République : efficace en période de reflux de la lutte des classes, mais créateur d’instabilité pour la bourgeoisie dans la période de développement de celle-ci. De l’autre côté, alors que le Régime politique devrait attenuer la lutte des classes par divers dispositifs, la Ve République agrave la situation. Situation d’autant plus aggravée que l’Histoire de France depuis la Grande Révolution Bourgeoise de 1789 n’est que la lutte des Masses populaires pour l’égalité, entendue comme égalité économique. Le Pouvoir est aussi affaire de symbole, et nous pouvons dire que la gestion Macroniste est une catastrophe pour la classe dominante et c’est tant mieux.

Là ou le changement d’époque est le plus marquant, c’est dans les secteurs organisés de la classe (les syndicats) qui étaient par le passé privilégiés par rapport au reste des travailleurs subalternes, et qui aujourd’hui commencent à sortir du cadre. Le développement de la crise ne permet plus aux Impérialistes français de continuer à garder un système social qu’ils perçoivent comme obsolète et surtout comme un frein à une restructuration de l’appareil productif.

Bien. Nous avons donc une situation révolutionnaire en développement inégal, c’est la réalité de la lutte des classes dans le pays qui le proclame. Tout se développe de manière inégale, c’est à dire par bond, ralentissement, accélération et reflux. Il y aura donc des calmes relatifs suivis d’explosions encore plus forte et cela jusqu’à la Révolution Socialiste. Rien n’était retombé après les Gilets Jaunes, rien ne va retomber après la bataille des retraites. Les Masses apprennent et ne sont pas dupes, personne ne croit aux  » 100 jours d’apaisement » mis à part ceux qui veulent y croire et ils sont de moins en moins nombreux. Cette Nouvelle Epoque que nous vivons dans le pays est conforme à la situation du Monde qui rentre dans une nouvelle ère de Révolutions Prolétariennes, ère qui va voir les guerres populaires s’étendre sur tout le Globe.

Il n’est donc plus question pour les Révolutionnaires d’être des « suivistes ou des attentistes », il nous faut passer à l’offensive, nous positionner pour être choisis comme Avant-garde. C’est une nécessité car les Masses oscillent entre espoir et désespoir, et nous devons garder à l’esprit qu’elles trouvent toujours une porte de sortie à leurs problèmes. Aujourd’hui, en relation avec le développement des forces subjectives de la Révolution, notre marge de manoeuvre est réduite pour diriger les esprits et les corps vers la seule solution viable pour la grande majorité du Peuple, celui de la Révolution Prolétarienne. Le risque est donc grand d’avoir un gouvernement encore plus réactionnaire dans 4 ans, mais qu’a cela ne tienne ! Cela signifiera simplement une nouvelle étape de la Lutte des Classes et une nouvelle avancée vers la Révolution. Un régime ultra réactionnaire en France ne sera que l’expression du désespoir des Masses et surtout de la faillite du mode pacifié de domination bourgeoise. Il ne faudra pas attendre 100 jours pour que ce gouvernement dévoile son contenu celui encore plus anti-peuple, encore plus anti-démocratique, encore plus anti-ouvrier.

Quoi qu’il en soit, l’heure est décidément à la lutte, nous devons nous préparer dans l’action à de nouveaux bonds encore plus éblouissants. Le second quinquennat Macron doit être celui de la crise de Régime, de l’ingouvernabilité et, enfin de compte, du blocage de la restructuration capitaliste sur le dos du Prolétariat. Parce que le monde est unique ce qu’il se passe ailleurs sur Terre est central pour le développement révolutionnaire interne. Le tiers-monde est lui aussi en ébullition et chaque avancée de la Révolution dans un grand pays d’Amérique Latine, le Brésil par exemple, aura d’immenses répercussions sur les Masses populaires. Les luttes entre grandes puissances pour conquérir sur le dos des autres de nouveaux marchés participent au chaos et donc au retour de la lutte des classes.

Macron comme symbole de l’ancien monde est détesté par de larges secteurs de la population. Les Gilets Jaunes, la bataille des retaites et ce 1er mai, sont celui du nouveau en gestation. Il va falloir du temps pour que tout trouve son chemin mais plus rien ne sera comme avant. Nous avons devant nous la validation toujours grande et forte du Marxisme qui nous dit que la lutte des classes est bien le moteur de l’Histoire. Au coeur de cette lutte nous trouvons, la politique, c’est à dire la question de qui dirige la société, en un mot le Pouvoir. Si cette question est aujourd’hui dans toutes les bouches c’est bien que la lutte des Classes aigues est bien revenue dans le Pays et cela va se confirmer toujours plus dans les mois et années à venir.

Tout n’est que question de Pouvoir, et il ne se conquiert pas dans des dîners mondains mais au contact fusionnel de l’affrontement séculaire entre la classe dominante et la classe dominée.