Le meurtre de Nahel entraîne des révoltes : qui sème le vent récolte la tempête !

Le 27 juin dernier, Nahel M., 17 ans, est abattu à l’arme à feu par le policier Florian Menesplier lors d’un contrôle de véhicule à Nanterre.

Immédiatement, la police prépare une version mensongère pour couvrir les faits. Les habitudes ont la vie dure ! Manque de chance pour eux, des vidéos commencent à circuler à toute vitesse. On y voit précisément le moment où tout se passe, de plusieurs angles différents. Une vidéo est particulièrement claire et montre la complète vérité de ce qui est arrivé. En plus de cela, 2 autres passagers étaient à bord et peuvent témoigner. La police ne peut plus se cacher.

La cité Pablo Picasso, où Nahel résidait, c’est les grandes « tours nuage », avec leurs fenêtres en goutte d’eau, qui hébergent plusieurs milliers de prolétaires. C’est aussi le chômage pour les jeunes, les bâtiments délabrés qui n’ont pas été retapés depuis les années 70. Et tout ça, dans l’ombre oppressante des buildings en verre de La Défense, le grand quartier d’affaires de la bourgeoisie parisienne, situé juste à côté.

Une vidéo fait surface, on y voit l’ambulancier qui est intervenu sur Nahel. Il crie sur la police, dit qu’il connaît le petit, et qu’ils vont voir ce que va donner la révolte. Il a raison, dans son émotion autant que dans son analyse. Il finit arrêté pour ce crime « abject » : celui d’avoir gueulé contre un meurtrier de sang-froid. Pourtant, il avait senti ce que tout le monde a vu venir après la vidéo : l’odeur de la révolte à Pablo Picasso, et ailleurs.

Alors, immédiatement, l’État bourgeois se met en branle-bas de combat. Macron et Darmanin dénoncent mollement l’acte, et appellent au calme. Ils ne peuvent pas nier la vidéo. La mère de Nahel, en pleurs dans un clip diffusé largement sur Tiktok, demande « une révolte » et organise une marche pour la justice à Nanterre.

Elle sera exaucée le soir même, quand la cité Pablo Picasso se révolte. Par centaines, des révoltés sortent prendre la rue. Ce sont surtout des jeunes prolétaires, ils attaquent les représentants de l’État, c’est-à-dire la police, et occupent les lieux. Ils commencent à viser des bâtiments publics, et le feu est utilisé pour tenir la rue en barricades. Des feux d’artifice pour empêcher la progression des unités de police. Parfois, la police avance, alors ils reculent. Ils s’exposent dans une rue pour pouvoir mieux attaquer ceux qui tombent dans le piège.

Mais ce n’est pas qu’à Nanterre qu’on a vu la vidéo, qu’on se révolte. Rapidement, l’embrasement saisit le pays entier. Et plusieurs jours passent sans qu’il ne faiblisse. Au contraire, les révoltes se multiplient, dans toutes les grandes villes, mais aussi des plus petites villes, parfois insoupçonnées.

L’État bourgeois lance à fond sa répression, et le système médiatique fonctionne à plein régime pour décrédibiliser les révoltes et désensibiliser l’opinion publique. Les syndicats majoritaires dans la police utilisent du vocabulaire fasciste : ils disent que les jeunes sont des « nuisibles », des « hordes de sauvage ». À coup de vidéos de pillages et de maires désemparés, on nous fait passer les révoltés pour des jeunes opportunistes, qui profitent de la mort de Nahel pour se lâcher. Macron se ridiculise et parle de l’impact des « jeux vidéo », entre autres bêtises répétées en boucle à la télévision.

Pourtant, si ces révoltes n’étaient pas proprement politiques, alors pourquoi les premiers bâtiments visés seraient-ils systématiquement les bâtiments d’État, notamment les mairies ou encore les centres d’impôts ? Pourquoi a-t-on vu les mêmes tactiques que les Gilets Jaunes, c’est-à-dire aller en plein Paris, à Châtelet-Les Halles, pour emmener la révolte sous les fenêtres de la bourgeoisie et piller le luxe et les banques ? Pourquoi les journalistes et les élus sont-ils systématiquement virés des révoltes avec des arguments politiques ? Pourquoi les banlieues ne sont-elles pas tout le temps révoltées comme cela, s’il n’y a pas une colère politique derrière tout ça ?

Si la cause de ces révoltes était fausse, s’il y avait un divorce total entre une génération de parents « tristes et navrés » et de jeunes « pleins de haine et de rage », comme on a pu le lire, alors comment expliquer que la révolte ait pris même lors de la marche blanche de Nanterre ? Lors de cet événement, fort de plusieurs milliers de personnes, se côtoyaient des prolétaires et membres des masses de tous horizons et de tous âges.

Nahel n’est pas une exception : le 14 juin, Alhoussein Camara, qui travaillait à Intermarché, a lui aussi été tué, cette fois à Angoulême. Les profils des révoltés sont beaucoup moins caricaturaux que ceux que la bourgeoisie essaie de dresser : Le Monde cite parmi les personnes jugées au tribunal, des boulangers, des intérimaires, un musicien. Ils écrivent que les révoltés sont « la misère, qui a voulu améliorer l’ordinaire ». Une belle formule pour décrire la réalité.

Les révoltes des banlieues de 2023 sont arrivées pour une raison. Elles sont une rébellion justifiée face aux meurtres de la police et à la situation sociale du prolétariat des banlieues de France. Aucun matraquage répressif, médiatique ou aucune escalade réactionnaire ne pourra effacer la réalité de cette affaire.

Le meurtre de Nahel entraîne des révoltes : qui sème le vent récolte la tempête !

Le 27 juin dernier, Nahel M., 17 ans, est abattu à l’arme à feu par le policier Florian Menesplier lors d’un contrôle de véhicule à Nanterre.

Immédiatement, la police prépare une version mensongère pour couvrir les faits. Les habitudes ont la vie dure ! Manque de chance pour eux, des vidéos commencent à circuler à toute vitesse. On y voit précisément le moment où tout se passe, de plusieurs angles différents. Une vidéo est particulièrement claire et montre la complète vérité de ce qui est arrivé. En plus de cela, 2 autres passagers étaient à bord et peuvent témoigner. La police ne peut plus se cacher.

La cité Pablo Picasso, où Nahel résidait, c’est les grandes « tours nuage », avec leurs fenêtres en goutte d’eau, qui hébergent plusieurs milliers de prolétaires. C’est aussi le chômage pour les jeunes, les bâtiments délabrés qui n’ont pas été retapés depuis les années 70. Et tout ça, dans l’ombre oppressante des buildings en verre de La Défense, le grand quartier d’affaires de la bourgeoisie parisienne, situé juste à côté.

Une vidéo fait surface, on y voit l’ambulancier qui est intervenu sur Nahel. Il crie sur la police, dit qu’il connaît le petit, et qu’ils vont voir ce que va donner la révolte. Il a raison, dans son émotion autant que dans son analyse. Il finit arrêté pour ce crime « abject » : celui d’avoir gueulé contre un meurtrier de sang-froid. Pourtant, il avait senti ce que tout le monde a vu venir après la vidéo : l’odeur de la révolte à Pablo Picasso, et ailleurs.

Alors, immédiatement, l’État bourgeois se met en branle-bas de combat. Macron et Darmanin dénoncent mollement l’acte, et appellent au calme. Ils ne peuvent pas nier la vidéo. La mère de Nahel, en pleurs dans un clip diffusé largement sur Tiktok, demande « une révolte » et organise une marche pour la justice à Nanterre.

Elle sera exaucée le soir même, quand la cité Pablo Picasso se révolte. Par centaines, des révoltés sortent prendre la rue. Ce sont surtout des jeunes prolétaires, ils attaquent les représentants de l’État, c’est-à-dire la police, et occupent les lieux. Ils commencent à viser des bâtiments publics, et le feu est utilisé pour tenir la rue en barricades. Des feux d’artifice pour empêcher la progression des unités de police. Parfois, la police avance, alors ils reculent. Ils s’exposent dans une rue pour pouvoir mieux attaquer ceux qui tombent dans le piège.

Mais ce n’est pas qu’à Nanterre qu’on a vu la vidéo, qu’on se révolte. Rapidement, l’embrasement saisit le pays entier. Et plusieurs jours passent sans qu’il ne faiblisse. Au contraire, les révoltes se multiplient, dans toutes les grandes villes, mais aussi des plus petites villes, parfois insoupçonnées.

L’État bourgeois lance à fond sa répression, et le système médiatique fonctionne à plein régime pour décrédibiliser les révoltes et désensibiliser l’opinion publique. Les syndicats majoritaires dans la police utilisent du vocabulaire fasciste : ils disent que les jeunes sont des « nuisibles », des « hordes de sauvage ». À coup de vidéos de pillages et de maires désemparés, on nous fait passer les révoltés pour des jeunes opportunistes, qui profitent de la mort de Nahel pour se lâcher. Macron se ridiculise et parle de l’impact des « jeux vidéo », entre autres bêtises répétées en boucle à la télévision.

Pourtant, si ces révoltes n’étaient pas proprement politiques, alors pourquoi les premiers bâtiments visés seraient-ils systématiquement les bâtiments d’État, notamment les mairies ou encore les centres d’impôts ? Pourquoi a-t-on vu les mêmes tactiques que les Gilets Jaunes, c’est-à-dire aller en plein Paris, à Châtelet-Les Halles, pour emmener la révolte sous les fenêtres de la bourgeoisie et piller le luxe et les banques ? Pourquoi les journalistes et les élus sont-ils systématiquement virés des révoltes avec des arguments politiques ? Pourquoi les banlieues ne sont-elles pas tout le temps révoltées comme cela, s’il n’y a pas une colère politique derrière tout ça ?

Si la cause de ces révoltes était fausse, s’il y avait un divorce total entre une génération de parents « tristes et navrés » et de jeunes « pleins de haine et de rage », comme on a pu le lire, alors comment expliquer que la révolte ait pris même lors de la marche blanche de Nanterre ? Lors de cet événement, fort de plusieurs milliers de personnes, se côtoyaient des prolétaires et membres des masses de tous horizons et de tous âges.

Nahel n’est pas une exception : le 14 juin, Alhoussein Camara, qui travaillait à Intermarché, a lui aussi été tué, cette fois à Angoulême. Les profils des révoltés sont beaucoup moins caricaturaux que ceux que la bourgeoisie essaie de dresser : Le Monde cite parmi les personnes jugées au tribunal, des boulangers, des intérimaires, un musicien. Ils écrivent que les révoltés sont « la misère, qui a voulu améliorer l’ordinaire ». Une belle formule pour décrire la réalité.

Les révoltes des banlieues de 2023 sont arrivées pour une raison. Elles sont une rébellion justifiée face aux meurtres de la police et à la situation sociale du prolétariat des banlieues de France. Aucun matraquage répressif, médiatique ou aucune escalade réactionnaire ne pourra effacer la réalité de cette affaire.

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