Clara Zetkin, dirigeante du mouvement ouvrier

Il y a 90 ans, le 20 juin 1933, s’éteignait Clara Zetkin, une dirigeante révolutionnaire ayant passé sa vie à lutter pour le socialisme, que ce soit en Allemagne, en France ou ailleurs en Europe. Partout où elle passa elle participa à la mise en place d’organisations de lutte, de l’Union Suisse des Ouvrières à la 3ème Internationale en passant par le KPD (Parti Communiste d’Allemagne) et une participation au congrès de Tours, menant à la création de la SFIC.

Elle nait en Saxe le 5 juillet 1857 et la première partie de sa vie fut passée à Leipzig où elle suit des études et obtient un diplôme d’enseignante de langues étrangères. C’est dans cette ville qu’elle fait ses premières armes de militante, dans les milieux féministes bourgeois, et qu’elle est introduite au socialisme. Elle y fait aussi la rencontre de son compagnon, Ossip Zetkin, révolutionnaire Russe en exil, dont elle prend le nom sans pour autant se marier avec lui. A la fin de ses études elle coupe les ponts avec le milieu féministe bourgeois et se rapproche du SAP (qui deviendra le Parti Social-démocrate d’Allemagne), qui est interdit la même année par le chancelier Bismarck. Malgré les lois antisocialistes mises en place elle continue dans la clandestinité son travail révolutionnaire, notamment au sein du journal Der Sozialdemokrat avant d’être expulsée d’Allemagne et de se réfugier en Suisse puis en France, où elle devient correspondante du journal. Elle participe à Paris en 1889 au congrès de création de la 2ème Internationale, y défendant la vision du féminisme prolétarien et retourne en Allemagne en 1890 lorsque les lois antisocialistes sont levées.

À son retour en Allemagne elle participe à la création d’une section féminine presque clandestine du Parti Socialiste d’Allemagne (SPD), l’adhésion des femmes aux partis politiques étant interdite jusqu’en 1906. Cette section féminine présente les prémisses de ce qui sera la première Internationale des Femmes Socialistes, qu’elle présidera de 1907 à 1917, le pendant féminin de la 2ème Internationale, à travers laquelle elle pousse pour l’intégration des femmes dans la lutte révolutionnaire. Au sortir de la 1ère guerre mondiale, la révolution allemande de novembre 1918 acte le droit des femmes à voter et se présenter aux élections, Clara se présente donc pour devenir députée du Parti Communiste Allemand (KPD), position qu’elle tiens de 1920 à 1933 sans interruption. Durant les mêmes années elle est membre de la direction du Komintern (3ème Internationale) de 1921 à 1933 et du comité central du KPD (de 1927 à 1929). Son travail pour le Komintern la conduit à se rendre clandestinement au congrès de Tours en 1920, malgré un dispositif policier spécialement mis en place pour l’en empêcher, afin de lutter contre les lignes réformistes et faire adhérer la SFIC à l’Internationale Communiste.

En 1933, avec l’accession d’Hitler au pouvoir elle se voit contrainte une nouvelle fois à l’exil, cette fois en URSS, où elle meurt quelques mois plus tard. De sa vie nous pouvons retenir l’exemplarité dans la lutte d’une femme dévouée au prolétariat et à la lutte révolutionnaire, toujours à l’avant-garde et n’ayant pas peur de la contradiction.