Ce vendredi 8 septembre 2023, le monde du sport est aux aguets, ou du moins le monde de l’ovalie.
Comme tous les 4 ans, la Coupe du Monde de rugby s’apprête à mettre aux prises les 20 meilleures équipes de la planète.
Cette année, c’est la France qui accueille la compétition, pour la deuxième fois après 2007.
En tant que pays organisateur, la France a donc la prérogative d’organiser la cérémonie d’ouverture de la compétition.
Et c’est cette cérémonie d’ouverture qui attire notre attention.
20 minutes de clichés grotesques, ’’représentants’’ la France telle qu’elle serait perçue dans le monde : un petit village dans lequel tout le monde vit en bonne entente, du boulanger au gardien de la paix, du boucher au chef cuisinier en passant par le notable. Le respect et l’amitié règne, les traditions sont respectées. On y célèbre l’art, la gastronomie, la culture, le vivre-ensemble.
A cette peinture ubuesque d’une société à mille lieux de l’image qui en est présentée, les commentateurs sont obligés d’admettre en direct que ce qui est représenté n’est PAS la France actuelle. C’est un cliché vendu aux yeux du monde, représentant une société qui en 1950 déjà ne ressemblait en rien à ce mythe grossier.
Cet artifice est vendu à grand renfort de figures illustres de la bourgeoisie, Jean Dujardin, Zaz, des chefs étoilés, Vianney, Adriana Karembeu, et tant d’autres. Voilà l’image que veut vendre l’État français de son peuple.
Cette cérémonie n’a en réalité pour but et vocation que de nier la lutte des classes intense et incessante, en 1950 comme en 2023. L’«unité de la nation» est un mythe, dans un pays en situation de guerre civile entre les classes depuis 1848.
Bien évidemment, plus personne n’est dupe, en témoigne la bronca assourdissante qui s’est abattue sur Emmanuel Macron alors qu’il essayait de faire ce qu’il fait le mieux, mentir.
Derrière les mots et le souhait de faire découvrir au public étranger le «french air» (les valeurs à la française), derrière la volonté de «gagner les cœurs», personne n’oublie la mort de Nahel et les crimes de la police, personne n’oublie la réforme des retraites, ni la bataille de Sainte-Soline. Plus personne n’est dupe.
Narquois, Macron lui-même s’est permis un sourire face à la haine de classe qui s’exprimait.
La France en 2023 ce n’est pas un village bienheureux et soudé. La France en 2023 c’est une prairie sèche, prête à s’embraser.