C’est un nouveau crime contre l’humanité commis par l’Arabie Saoudite qui vient d’être révélé par l’ONG Human Rights Watch. Les gardes-frontières saoudiens ont tué des centaines – voire des milliers – de migrants éthiopiens qui tentaient d’entrer dans le pays en passant par le Yémen. On estime que l’Arabie Saoudite exploite au total 10 millions de travailleurs et travailleuses migrants, dont des centaines de milliers d’Éthiopiens, forcés de fuir leur pays ravagé par un nettoyage ethnique soutenu par les impérialistes[1]. L’ONG recense des meurtres de migrants à la frontière entre le Yémen et l’Arabie Saoudite depuis 2014 mais dénonce une escalade grave dans le nombre de meurtres et la cruauté de l’armée saoudienne, parlant de « massacres » : « Les gens ont décrit des sites qui ressemblent à des champs d’extermination avec des corps [d’hommes, de femmes mais aussi d’enfants] éparpillés sur les flancs des collines. » Tirs à bout portant et armes explosives ont été recensés, mais aussi l’usage du viol comme arme de guerre : un jeune homme de 17 ans a affirmé que les gardes-frontières l’avaient forcé, lui et d’autres survivants, à violer deux survivantes après que les gardes aient exécuté un autre migrant qui avait refusé de violer une autre survivante. Les crimes de guerre commis par le régime saoudien au Yémen depuis plus de 8 ans sont activement soutenus par les régimes impérialistes, notamment les États-Unis mais aussi la France. Depuis le début de la guerre au Yémen, elle a vendu pour 1 milliard 400 millions d’euros de matériel de guerre à l’Arabie Saoudite, qui est d’ailleurs le premier client de l’immonde commerce que constitue la vente d’armes françaises.
[1] Au Tigré occidental (région au nord de l’Éthiopie), les forces de sécurité régionales d’Amhara (région voisine) organisent le nettoyage ethnique des Tigréens par une campagne d’homicides, de viols, de détentions massives, de pillages et de déplacements forcés, depuis 2020. Ces crimes contre l’humanité sont commis avec le soutien et la participation du gouvernement éthiopien, et de fait des impérialistes qui ont des intérêts en Éthiopie (Chine, Pays-Bas, États-Unis…).