Il y a du remous dans la métallurgie, et probablement encore plus à venir. Il y a quelques années, un accord a été passé entre le patronat et les syndicats de la branche (à noter que la CGT avait refusé de signer). Pour faire simple, cet accord va prochainement modifier les classements des salariés, non plus selon l’ancienneté par exemple mais selon le métier exercé. Cette modification est à l’avantage évident des métiers d’encadrements et accentue fortement la fracture de classe au sein de ce secteur.
Si cet accord vicieux a pu être passé il y a un moment, la situation n’est bien sûr en rien réglée pour autant. Par exemple chez le fabricant de composant électrique Legrand (membre du CAC40) en Haute-Vienne, les salariés ont reçu un mail d’information avec leurs payes prévisionnelles du mois de janvier. Celles-ci incluent les modifications liées à l’accord, concrètement des pertes de salaires, ce qui a engendré une vive et juste colère.
Dans la semaine du 20 novembre, des débrayages spontanés ont eu lieu dans tous les ateliers du département, sans même que les syndicats ne l’aient prévu. Le responsable de la CGT Legrand s’en réjouit fortement et prend l’affaire à bras le corps. Le syndicat essaye au mieux de répondre à tous les appels et d’être un outil utile pour coordonner cette révolte. Des nouvelles de la situation dans les autres entreprises du secteur, comme les grands groupes Schneider et Safran, sont attendues sous peu.
Cette affaire à suivre est encore un bel exemple qu’importe les serpents qui endorment, les accords passés et le temps qui passe, les ouvrières et les ouvriers ne se laisseront jamais faire.