A l’appel du Comité Populaire d’Entraide et de Solidarité et des habitants du quartier des États-Unis, un rassemblement devant le siège local de Grand Lyon Habitat, rue des Serpollières, a eu lieu ce vendredi 24 novembre 2023.
Excédés par l’augmentation des charges, les problèmes de chauffage, d’eau chaude, d’ascenseur ou encore liés aux nuisibles, les habitants ont décidé de venir demander des explications au bailleur social Grand Lyon Habitat, l’ensemble de leurs précédentes réclamations physiques par mails, courriers et appels téléphoniques n’ayant pas été écoutées.
Une approche collective fut donc décidée, prenant la forme de ce rassemblement.
Une habitante du quartier a pu nous parler des problèmes de moisissures qui se développent depuis des mois dans son logement. Combinés aux problèmes de chauffage récurrents, sa situation ne fait qu’empirer. Elle a pourtant fait toutes les réclamations nécessaires et malgré les promesses, personne n’est venu régler son problème pourtant très urgent. L’exposition prolongée aux moisissures peut entraîner des maladies respiratoires graves voire mortelles. La situation sanitaire est donc catastrophique, d’autant plus que les moisissures se sont propagées dans la chambre de ses deux fils en bas âge.
Une autre dame interrogée explique que son chauffage a été mis en route il y a 48h, avec donc plus d’un mois de retard. D’autres habitants ont eu le chauffage mis en route un peu plus tôt mais avec des coupures fréquentes surtout pendant les week-ends, un créneau au cours duquel l’agence GLH est fermée et il est donc impossible de venir se plaindre. La situation est anormale, et le fait que les jours de chauffage non effectif ne soient pas remboursés sur le forfait des charges la rend encore plus questionnante.
C’est donc dans ce contexte qu’une vingtaine de personnes au total se sont retrouvées devant les bureaux de GLH pour demander des explications et pour protester de manière générale contre la gestion désastreuse des logements du quartier.
Cependant, les habitants trouvent à leur arrivée portes closes, la direction de GLH qui avait eu vent de ce rassemblement ayant préféré fermer exceptionnellement son agence plutôt que d’apporter des réponses aux légitimes questions de ses locataires.
Les habitants, encore plus révoltés par cette manifestation ostensible de mépris, se mettent alors d’accord pour se déplacer à l’agence GLH de Mermoz, un autre quartier aussi sous la gestion du bailleur. En arrivant sur place nous sommes témoin d’une scène incroyable, l’agence fermant le rideau de fer sous les yeux des habitants médusés.
Après quelques minutes, nous suivons les habitants qui contournent le bâtiment et trouvons en arrière-cour deux employés en pleine pause cigarette sur la terrasse arrière. Interpellés par les masses en colère, ils justifient la fermeture de l’agence par un timide : «Nous avons eu des ordres».
Le ton monte et les habitants demandent des comptes : «Pourquoi personne ne répare l’ascenseur depuis 3 mois alors que des personnes handicapées habitent mon immeuble ?» ; «On peut savoir pourquoi vous refusez de recevoir des locataires en colère qui payent loyer et charge ?» ; «Vos bureaux ont l’air d’être bien chauffés vu que vous portez juste une chemise ! ».
Incapables d’apporter une réponse aux récriminations des habitants, le rassemblement s’est achevé avec un arrière-goût amer d’injustice et de mépris, mais surtout rempli de détermination et de colère pour poursuivre la mobilisation croissante jusqu’à faire plier Grand Lyon Habitat et obtenir un logement digne et décent.
Les habitants questionnés nous ont annoncé ne rien vouloir lâcher, et prévoient à la fois de prendre un avocat en commun, et de continuer la mobilisation, avec de nouvelles actions très prochainement.