Le vendredi 15 décembre a pris place un rassemblement pour le droit au logement dans le 8e arrondissement de Lyon, devant l’école maternelle Jean Giono, occupée depuis le 13 novembre.
Ce rassemblement prenait place dans la continuité de l’occupation de l’école pour exiger une solution de relogement pour les enfants scolarisés et leurs familles qui dormaient dans la rue.
Entre 50 et 100 personnes se sont donc retrouvées à partir de 17h30 pour partager un goûter populaire, et pour écouter plusieurs prises de parole. Parmi elles, des enseignants mobilisés, le directeur de l’école, des parents ou encore des membres du conservatoire venant apporter leur soutien en musique. Le CPES du quartier de Viviani a aussi réalisé une prise de parole pour apporter son soutien aux familles. En effet, 80€, 3 sacs de vêtements et 15 jouets, un par enfant, ont été offerts par le CPES, deux jours avant la tenue de son propre évènement de solidarité, un Noël Rouge, comme les années précédentes.
Nouvelle Epoque a aussi pu interroger un personnel mobilisé qui a apporté quelques précisions sur la lutte en cours, et notamment sur le fait que la lutte de l’école Jean Giono s’inscrit dans celle du collectif Jamais Sans Toit, très actif sur la métropole lyonnaise.
En effet, ce sont 331 enfants scolarisés qui n’ont pas de domicile à l’échelle de la métropole, dont 176 rien que sur Lyon. Sur ces 176, 89 dorment dans différents écoles, occupées depuis plus ou moins longtemps par les soutiens des familles sans abri. Par exemple, à Gilbert Dru dans le 7e arrondissement, l’occupation dure depuis le 18 septembre. Depuis ce lundi, ce sont les écoles Veyet et Jean-Zay qui sont occupées.
Alors que l’hébergement d’urgence relève des compétences régaliennes, entre la diminution des places d’hébergement d’urgence pour des raisons budgétaires et la croissance de la pauvreté à cause de l’inflation et de la crise, de nombreuses familles sont poussées dans la rue.
Dans ce contexte, ce sont 40 000€ qui vont être alloués par la ville de Lyon pour héberger 56 enfants sans toit à l’hôtel au cours des vacances de Noël. En effet, alors que la mairie ’’soutenait’’ sans rien faire le mouvement, les occupations qui se prolongent et la pression mise par les comités de soutien a forcé les édiles à intervenir et à débloquer des fonds.
Le dimanche 17, c’est au coeur du quartier des Etats-Unis que les habitants organisés au sein du CPES se sont retrouvés aux environs de 14h. Au programme, une réunion pour décider des suites à donner à la mobilisation contre GLH.
A cette occasion, plusieurs dizaines d’habitants des quartiers Etats-Unis, Viviani, et même Mermoz se sont retrouvées et ont pu échanger sur leur volonté de poursuivre la lutte contre le bailleur social voyou. Comme nous l’avions publié il y a quelques jours, ils ont pu échanger sur l’avancement des démarches en cours pour saisir la justice et forcer Grand Lyon Habitat à rendre des comptes. Le projet s’est affiné, et les habitants s’organisent pour réaliser du porte à porte pour mobiliser leurs voisins et récolter des fonds pour soutenir la lutte !
Plus de 2 semaines après la réunion publique de mi-mandat de Grégory Doucet, ce fut une nouvelle fois l’occasion de voir pour les habitants la passivité de l’administration face à Grand Lyon Habitat et aux autres rapaces du logement. Alors que le CPES nous a confirmé avoir contacté à plusieurs reprises les services municipaux dédiés au logement pour chercher des solutions au conflit, les habitants mobilisés se heurtent au mépris et au silence des commissions dédiées. En 2022, c’était Olivier Berzane qui avait reconnu devant les habitants du 8e arrondissement ne pas avoir le pouvoir d’intervenir sur ce sujet, se ridiculisant au cours d’une réunion publique qu’il avait quitté lamentablement en abandonnant ses administrés avares de réponses.
En 2023, c’est l’attitude du maire central et de son équipe qui confirment donc ce que tout le monde pense aujourd’hui : pourquoi voter, si cela ne change rien, et que personne ne peut ni ne veut rien faire pour nous ?
Suite à cette réunion, les nombreux enfants et leurs parents ont partagé un moment festif, s’échangeant des cadeaux, avant de prendre un moment puissant pour réaliser une photo de soutien à tous les révoltés de juin encore emprisonnés et qui passeront les fêtes dans les geôles de l’État bourgeois.
En effet, alors que l’assassin du jeune Nahel est libre et millionnaire, les enfants de la classe, eux, payent encore le prix de la révolte et dorment par milliers dans les prisons de l’État français.
La Classe n’oublient pas sa jeunesse, coupable d’aucun crime si ce n’est celui de s’être justement révoltée contre les injustices et les humiliations, les vexations et la violence.
A l’heure de la crise généralisée de l’impérialisme, celle de son pourrissement, en France comme en Palestine ou ailleurs les masses se lèvent contre le vieil ordre obsolète, et derrière les combattants de la classe un soutien très large se manifeste, car nul ne peut ignorer le feu de la lutte des classes et chacun doit choisir son camp.