En Éthiopie, les nettoyages ethniques continuent avec l’aval des impérialistes

L’Éthiopie, qui pratique depuis des années un nettoyage ethnique au Tigré (dans le nord du pays), a étendu ses crimes au peuple amhara (juste au sud du Tigré). Le gouvernement profite des conflits interethniques pour former des alliances temporaires avec certaines le temps d’écraser une autre. Ainsi, entre 2020 et 2022, l’armée gouvernementale était aidée de Fano, des milices amharas, dans la répression au Tigré. Sauf que récemment, dans certaines villes et villages, les milices amharas ont essayé d’établir leurs propres administrations, menaçant directement le pouvoir du gouvernement. Le gouvernement a alors déclenché l’état d’urgence et mis en place une occupation militaire brutale.

Cette répression est toujours en cours, dans le but de maintenir l’unité du pays. Des coupures internet de grande ampleur ont lieu à intervalle régulier. Les arrestations arbitraires sont quotidiennes, les détenus sont maltraités et parqués dans des camps. Le 3 septembre, à Majete, l’armée a pillé la ville et massacré 70 paysans non-armés. L’année dernière des massacres similaires ont eu lieu avec des centaines de civils tués. C’est une véritable méthode de terreur systématique mise en place par le gouvernement de Abiy Ahmed, le fameux président Éthiopien détenteur d’un prix Nobel de la paix. Récemment, il avait été applaudi pour l’accord de paix signé avec les forces rebelles du Tigré, en novembre 2022, censé mettre fin aux atrocités commises par son armée, aidée de l’armée érythréenne. Pourtant, un an après, les troupes érythréennes sont toujours présentes au Tigré et continuent leurs atrocités, notamment des viols, viols collectifs, esclavage sexuel et autres violences sexuelles systématiques sur les femmes et les filles.

Pendant ce temps, derrières de timides protestations diplomatiques, les États-Unis, par le biais de l’USAID[1], ont investi pas moins de 10 milliards de dollars dans le pays, sans compter les prêts du FMI. Ces prétendues aides asservissent toujours plus les masses éthiopiennes, renforcent la dépendance de l’économie du pays et maintiennent la domination de la bourgeoisie alliée aux impérialistes. C’est donc un soutien direct à la politique sanglante du gouvernement. Les puissances impérialistes de second rang ne sont pas en reste : Néerlandais, Britanniques, Norvégiens ou encore Australiens, tous ayant annoncé ces dernières semaines des investissements dans différents secteurs (financier, agricole, minier…). Tous espèrent se tailler une part du gâteau tel des vautours génocidaires.

[1] United States Agency for International Development, agence gouvernementale des États-Unis chargée soi-disant de « l’assistance humanitaire » dans le monde. C’est cette même agence qui a soutenu financièrement les stérilisations forcées des femmes indigènes au Pérou dans les années 1990, sous le gouvernement de Fujimori.

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