En France, la crise de l’impérialisme s’aggrave et la lutte des classes s’aiguise. Après le secteur productif, entré massivement dans la révolte contre la loi travail ; après la petite bourgeoisie, qui a cristallisée sa révolte dans le mouvement autour des mégabassines et de la bataille de Sainte Soline ; après les quartiers prolétariens, en juin, après le grand mouvement de la société civile contre le génocide en Palestine, c’est désormais la paysannerie qui se soulève. Les revendications sont simples : des revenus dignes, en particulier via des mesures immédiates de l’État, l’application des lois Egalim (qui visent à « partager la valeur » entre la grande distribution et les agriculteurs), avec des contrôles renforcés, et le paiement de toutes les aides de la PAC (Union Européenne). On voit ici les contradictions de classe qui peuvent exister dans le mouvement.
Car la paysannerie n’est pas unie, elle est divisée en couches différentes. Au dessus, on retrouve des grands capitalistes qui se prétendent paysans, des grands bourgeois qui luttent pour un meilleur partage du capital avec les monopoles impérialistes. La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) est leur principal relai. Mais cette fédération est aussi l’organisation de masse des paysans, même des plus pauvres. Par conséquent, tout passe principalement par la FNSEA aujourd’hui, et les contradictions de classe éclatent au grand jour dans le mouvement. Les revendications sont donc sujets à interprétation en fonction de la position de classe : que veut dire un « meilleur partage de la valeur » ? Quoi qu’il en soit, les paysans ont raison de se révolter contre les réformes qui leur font peser les crises sur le dos. On prétend les agriculteurs qui survivent responsables de la crise écologique, par exemple.
Il y a quelques semaines, la hausse prévue de la taxation du gazole non routier (GNR) a mis le feu aux poudres ; les masses paysannes, à l’appel des différents syndicats, ont commencé à bloquer les autoroutes, les péages, à s’attaquer à des grandes surfaces et des grands monopoles. La crise et les réformes imposées au niveau européen par les impérialistes ont crée une traînée de poudre : ce genre de révoltes ont lieu en Allemagne, en Roumanie, en plus de la France. La longue restructuration du monde paysan, passé de 10 millions de personnes à la Libération en 1945 à quelques centaines de milliers aujourd’hui, explose aujourd’hui, comme une des contradictions de l’impérialisme. Ainsi, peu importe que les masses puissent tenir des propos réactionnaires, des revendications contre les « normes » ou autres : l’important est la révolte contre la destruction de leur niveau de vie par les monopoles.
Bien sûr, la révolte qui menaçait d’exploser depuis bien longtemps est encadrée et semble profiter (électoralement) aux opportunistes de droite et aux fascistes. La bourgeoisie réactionnaire cherche à peser et à orienter la mobilisation de masse dans son sens, dans son intérêt, pour la corporatisation et donc la réactionnarisation. Cependant, ce n’est que dans les luttes de classe intenses comme celles-ci que ce phénomène peut être ralentit ou stoppé.
Toutefois, les masses paysannes sont incontrôlables ; des bâtiments publics ont été attaqués, des banques, considérés comme des ennemis à cause de l’endettement massif. De nombreuses autoroutes ont été bloqués, comme des péages, des rocades. La Confédération Paysanne, syndicat historique de gauche de petits exploitants agricoles, appelle à rejoindre le mouvement, tout comme certaines figures des Gilets Jaunes comme Maxime Nicolle (aka Fly Rider) ou Jérome Rodrigues. Mais de manière plus sérieuse, ce sont d’autres corporations petites-bourgeoises qui ont rejoint les agriculteurs : transporteurs routiers indépendants, artisans du BTP, pêcheurs…
Que peut-il se passer ? Tous les opportunistes se jettent comme des rapaces sur un mouvement qui semble apolitique, sur les masses cherchant une porte de sortie et luttant avec acharnement. Si l’État ne réprime pas, c’est parce qu’il pense que la répression fera exploser le caractère corporatiste de la mobilisation. Mais ce caractère explosera de toute façon. Les masses cherchent des réponses, et les trouveront ! Les révolutionnaires affirment : on a raison de se révolter contre les réactionnaires. Ce que les masses font nous importe, pas ce qu’elles pensent ! Les masses cherchent une porte de sortie. Partout, toujours, elles apprennent par elles-mêmes, et les révolutionnaires doivent apporter des réponses. La réponse ne sera jamais l’apathie, la résignation, mais la révolte, la juste violence contre les institutions oppressives.
VIVE LA JUSTE RÉVOLTE DES MASSES PAYSANNES
VIVE L’IMMENSE SOUTIEN POPULAIRE POUR UNE RÉVOLTE VIOLENTE
A BAS LES MONOPOLES IMPÉRIALISTES, LA TERRE ET LES CHAMPS A CEUX QUI LES TRAVAILLENT !