Palestine : 24h de répression par l’État impérialiste français

Ce jeudi 18 avril, l’État impérialiste français a voté pour la reconnaissance de l’État de Palestine au Conseil de sécurité des nations-unies, saluant l’initiative algérienne. Ce soutien hypocrite à un État qu’elle ne reconnaît pas elle-même est entaché non seulement par son soutien actif au génocide à Gaza, mais aussi par la répression constante des voies antisionistes sur son sol. En octobre et novembre 2023, les masses ont ainsi courageusement bravé les interdictions de manifester, et gagné partout les levées d’interdiction. Le gouvernement français a plié face à la mobilisation des masses, qu’il craignait toujours, quelques mois après les grandes révoltes de cet été et les grandes grèves contre la réforme des retraites.

Ce jeudi 18 avril, l’État impérialiste français a condamné Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de la CGT du Nord, pour « apologie du terrorisme », suite à la diffusion d’un tract après la contre-offensive du 7 octobre, menée par la Résistance nationale palestinienne. Le tribunal lui reproche de ne faire mention « d’aucune condamnation explicite ou implicite des actes du 7 octobre ». Le tract de la CGT du Nord affirmait très justement que « la fin de l’occupation est la condition de la paix en Palestine » et que « en France et dans le monde occidental en général, la propagande médiatique totalitaire nous présente scandaleusement les conséquences comme des causes, les occupés comme terroristes, et l’occupant comme victime ». Pour avoir affirmé ces vérités, Jean-Paul est condamné par l’État à 1 an de prison avec sursis et 5 000 € d’amende.

Des procédures similaires son en cours à l’encontre de militants Solidaires étudiant·e·s de l’EHESS, convoqués début avril par la brigade anti-terroriste pour avoir publié un communiqué de soutien à la résistance armée palestinienne. Anasse Kazib, porte-parole de Révolution Permanente et syndicaliste SUD Rail, fait lui aussi l’objet d’une enquête pour « apologie du terrorisme » pour avoir affirmé dans un tweet : « Soutien au peuple palestinien qui est debout face à cet État sanguinaire qu’est Israël ». Suivant le 7 octobre, plusieurs organisations antisionistes ont été menacées de dissolution, parmi lesquelles le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA), le Comité Action Palestine (CAP), le Parti des Indigènes de la République (PIR), ou encore la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire (LJR).

Ce jeudi 18 avril, l’État impérialiste français a fait interdire une conférence sur la Palestine animée par Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, à Lille, après une première interdiction par l’Université de Lille. A priori le même jour, la police judiciaire a pris la décision de mettre en cause Rima Hassan pour « apologie du terrorisme », qui a reçu le lendemain une convocation à la police. Réfugiée palestinienne et opposante politique dans le cadre des prochaines élections européennes, L’État lui reproche d’avoir rappelé que le droit international consacre la légitimité de toute forme de résistance, même armée, à une occupation. Ici, Rima Hassan ne soutient d’ailleurs même pas l’offensive du 7 octobre. Née apatride dans un camp de réfugiés en Syrie, l’État impérialiste français lui fait payer sa revendication du « droit au retour » pour elle et sa famille, exilés de la Nakba.

Enfin,

Ce jeudi 18 avril, l’État impérialiste français a interdit une grande marche « contre le racisme et l’islamophobie », prévue le 21 avril, « pour la protection de tous les enfants », mettant en cause un « virage autoritaire » du gouvernement. Cette marche était appelée quelques semaines après la mort du jeune Wany, percuté volontairement par une voiture de police à Aubervilliers le 13 mars, avec son ami Ibrahim. La préfecture a interdit la marche en raison de la dénonciation de « crimes policiers à l’encontre des jeunes », accusant sans aucun fondement les manifestants de vouloir reprendre des « slogans antisémites ». L’État recycle ici les arguments des interdictions des premières manifestations de soutien au peuple palestinien. L’interdiction a finalement été levée de la même manière le lendemain, par un tribunal administratif.

Ici, l’État montre les dents car il craint les embrasements à venir. Depuis l’an dernier, la machine judiciaire tourne à plein régime et a déjà condamné des milliers de prolétaires grévistes et jeunes révoltés. Après cette première vague de condamnation, l’État réactionnaire s’en prend à des porte-paroles syndicaux et politiques pour en faire des exemples médiatiques. Comme nous le rappelons dans notre dernier éditorial « nous ne devons pas sous-estimer la puissance d’un État en crise profonde [mais] Nous n’avons qu’une seule voie à suivre, celle de la lutte collective pour faire triompher nos principes par dessus ceux de la bourgeoisie décadente ». Les masses peuvent tout, et unies elles ne peuvent que vaincre !

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