Ce mois de mai 2024, nous célébrons les 70 ans de la victoire héroïque des forces communistes du Vietnam contre le colonisateur français à Diên Biên Phu. Nous publions à cette occasion une traduction non-officielle d’une interview réalisée par le groupe d’études brésilien « Vale dos pomares » avec des camarades animant le site Servir le peuple (Vietnam). Le comité de rédaction de la Cause du Peuple a ajouté quelques notes, pour plus de clarté, ainsi qu’un extrait traduit d’une déclaration de Servir le peuple (Vietnam), publiée à l’occasion des 104 ans de la naissance de Hô Chi Minh, le 19 mai.
DÉBUT DE L’ENTRETIENT
Thiago : Nous voulons vous souhaiter la bienvenue et saluer votre participation à cette interview.
Luu : Merci de nous avoir invités à cette interview. Nous sommes honorés de participer et de répondre à vos questions, camarades.
Thiago : Quand a été créé le blog Servir le peuple (Vietnam) et quels sont ses objectifs ?
Luu : Le blog a été créé en décembre de l’année dernière. Avec 4 objectifs principaux, numériser et archiver des textes de Chine, en particulier des textes du président Mao, de la Bande des Quatre et de la Révolution culturelle, en plus d’autres textes marxistes tels que des documents du Grand Débat, Staline, Kalinine et d’autres ouvrages issus de pays comme le Brésil et les Philippines, en vietnamien, afin que tout le monde puisse y accéder gratuitement. Nous voulons également pousser à la reconstitution du Parti communiste du Vietnam en parti marxiste-léniniste-maoïste et encourager les masses à pratiquer et à s’organiser, dans le nord et le sud du pays.
Thiago : Quels groupes ont représenté la ligne gauche du Parti communiste vietnamien de 1956 jusqu’à la restauration totale du capitalisme ?
Thang : Il y a eu une montée de la ligne opportuniste de droite, par le groupe appelé « Nhan van-Giai Pham », qui tentait de restaurer la culture capitaliste à travers ce qu’on appelle « la littérature pour la littérature ». Le président Hô Chi Minh fut le principal défenseur du marxisme dans cette lutte.
Dans le Grand Débat1, entre léninisme et révisionnisme, Hô Chi Minh occupe la ligne médiane. Mais cette ligne était une grave erreur, car elle créait un terrain fertile pour la montée du révisionnisme et de l’opportunisme et pour la restauration du capitalisme au Vietnam plus tard.
Globalement, dans l’histoire du Parti communiste, la ligne de gauche a été défendue principalement par Hô Chi Minh, mais il a aussi indirectement liquidé cette ligne en passant au centrisme, créant un vide qui a permis au révisionnisme de prendre le pouvoir.
Après sa mort en 1969, la ligne de Gauche fut complètement liquidée. Les dirigeants restants du Parti tombèrent dans le centrisme ou le révisionnisme, et aucun groupe important ne représentait la ligne de gauche au Vietnam.
Thiago : Comment s’est produite la restauration du capitalisme et de la dictature bourgeoise au Vietnam ? Comment fonctionnent aujourd’hui l’État, le Parti et l’économie vietnamienne ?
Thang : La dictature de la bourgeoisie au Vietnam a commencé après la mort d’Hô Chi Minh et la prise du pouvoir par la clique révisionniste, transformant le Vietnam en une semi-colonie du social-impérialisme soviétique. La restauration complète du capitalisme au Vietnam a commencé en 1986, lorsque la réforme Doi Moi a transformé le Vietnam d’une semi-colonie du social-impérialisme soviétique en une semi-colonie de l’impérialisme américain et du social-impérialisme chinois, renforçant ainsi l’État semi-féodal.
(Note complémentaire de Luu basée sur la réponse de Thang : Eux, les révisionnistes, adoptent la théorie des forces productives, similaire à celle de Deng Xiaoping en tout points. Cela a liquidé le Parti, le transformant en un chien de compagnie des impérialistes étrangers. Le Vietnam est actuellement un État policier, une dictature bourgeoise. L’économie est fortement contrôlée par les impérialistes yankees et chinois, l’État entretient également des relations amicales avec les entreprises étrangères et les impérialistes, car ils coopèrent avec eux contre le peuple en général et le prolétariat en particulier)
Thiago : Quelles sont vos critiques à l’égard de la déviation centriste d’Hô Chi Minh et de l’adoption ultérieure de la « Pensée Hô Chi Minh » par ses successeurs ? Y avait-il au Vietnam des dirigeants éminents « à gauche » d’Hô Chi Minh ?
Luu : Il faut critiquer le centrisme d’Hô Chi Minh et reconnaître qu’il a liquidé la ligne de gauche. Nous reconnaissons que le centrisme est une chose très dangereuse, même s’il n’est pas ouvertement anticommuniste comme la ligne de droite, mais il crée une ouverture pour la ligne de droite. On pourrait comparer ses erreurs avec celles de Kim Il-Sung et d’autres dirigeants qui ont adopté les mêmes positions : à sa mort, dans son testament, il n’a pas dit de défendre la ligne du président Mao, mais a voulu « ne pas intervenir dans les affaires des autres nations », même s’il était sympatisant à l’égard de l’Albanie et de la Chine, il n’a pas non plus attaqué la ligne de droite, mais il a néanmoins refusé la conciliation avec les Américains et la politique de capitulation que les Khruschevistes tentaient de nous imposer. Cependant, le Vietnam n’a combattu rien d’autre.
Concernant la « Pensée de Ho Chi Minh », ceux qui la revendiquent sont des dogmatiques, prenant son centrisme comme un dogme, se concentrant sur sa moralité révolutionnaire et affirmant que la Guerre Populaire était une contribution de Ho Chi Minh et non de Mao Zedong. Ils ont nié l’influence de la pensée de Mao Zedong sur la pensée de Hô Chi Minh, déformant la pensée de Hô Chi Minh, affirmant qu’elle est influencée par des religions et des idéaux réactionnaires, la transformant d’une théorie révolutionnaire en une théorie réactionnaire. Il n’y avait pas de représentants de la ligne de gauche, seulement des opportunistes.
Thiago : Que pensez-vous du président Gonzalo et de ses contributions de valeur universelle ? Comment l’anti-révisionnisme et le maoïsme sont-ils perçus au Vietnam ?
Thắng : En tant que marxistes-léninistes-maoïstes, nous ne pouvons que reconnaître le rôle du président Gonzalo et ses contributions significatives à la théorie marxiste. Il a identifié le maoïsme comme la troisième et la plus haute phase du marxisme, déclarant que le maoïsme est le marxisme-léninisme de l’ère de l’impérialisme et du révisionnisme moderne. En outre, il a apporté d’importantes contributions à la théorie maoïste, comme la militarisation du Parti communiste, la théorie de la Jefatura [« Grande direction » en français, ndlr, cdp.] et la théorie de la construction concentrique du Parti. Ces contributions sont non seulement précieuses pour la révolution péruvienne, mais ont également une pertinence universelle pour la révolution socialiste internationale. Nous ne devons pas l’oublier.
Quant à l’influence du président Gonzalo et de son idéologie au Vietnam, dans un premier temps, il n’a été évoqué qu’à travers des campagnes visant à dégrader sa réputation par le gouvernement en place. Ces dernières années, avec la montée du mouvement communiste au Vietnam, la question Gonzalo est devenue une question importante parmi les communistes de notre pays. Les révisionnistes, trotskystes et pseudo-maoïstes cherchent toujours à nier le rôle du président Gonzalo et utilisent les outils de propagande des impérialistes pour s’opposer à lui. De plus, des loyalistes du gouvernement et des forces libérales participent à cette « campagne ». Ainsi, révisionnistes, réactionnaires et anticommunistes ont créé une sorte d’« alliance sacrée » pour s’opposer à la pensée et aux contributions de Gonzalo. Par conséquent, la tâche immédiate des communistes vietnamiens aujourd’hui est de mener une lutte de lignes pour défendre le président Gonzalo, arracher les mauvaises herbes du révisionnisme moderne et avancer vers la reconstitution du Parti communiste vietnamien.
Thiago : Comment se développe le mouvement révolutionnaire au Vietnam et quelles sont les luttes actuelles des masses dans les zones urbaines et rurales ?
Thang : Les « dirigeants » actuels du mouvement révolutionnaire organisé sont des petits-bourgeois. Il existe des groupes dits « marxistes », comme la « Ligue du drapeau rouge » et les « Jeunes marxistes du Vietnam ». Ces groupes petits-bourgeois utilisent des memes pour se propager et agiter, ce qui constitue une action visant à ridiculiser le marxisme, car le marxisme est une science révolutionnaire et ne peut pas être exprimé à travers des memes. Cette action est particulièrement remarquable chez les Jeunes marxistes du Vietnam.
Il existe également de faux « maoïstes » comme la « Ligue du drapeau rouge », qui nient Gonzalo et « défendent » le marxisme-léninisme de la pensée Mao Zedong, niant l’avancement de la lutte révolutionnaire. Ils participent également à des débats inutiles en ligne. Ces types essaient également de gagner de l’argent en organisant des lectures des citations du président Mao Zedong au lieu de les rendre universelles pour les masses.
Luu : Il existe de nombreuses grèves et mouvements révolutionnaires désorganisés au sein du prolétariat, qui s’inscrivent contre leurs conditions d’exploitation. De nombreux paysans sont en conflit avec l’État pour la question foncière. Il y a eu récemment une révolte au cours de laquelle les paysans ont tenté de récupérer leurs terres par des méthodes armées, comme lors de la révolte de Dong Tam, mais ils ont été rapidement et brutalement réprimés par ce qu’on appelle l’État « socialiste ». De nombreux soulèvements ont également eu lieu dans les hauts plateaux du centre, mais certains d’entre eux sont tombés sous l’influence de groupes terroristes réactionnaires étrangers et ne sont pas spontanés comme d’autres. Les masses sont prêtes à se battre pour la révolution, mais elles sont encore désorganisées.
Thiago : Quelle est l’impression générale que les masses ont du Parti communiste ? À quels problèmes quotidiens les masses sont-elles confrontées et comment sont-elles exploitées par le capitalisme et le semi-féodalisme au Vietnam aujourd’hui ?
Luu : Au sein de la petite bourgeoisie, il y a deux camps principaux, il y a le camp de l’opposition et le camp loyaliste. Le camp loyaliste est généralement composé d’enfants de bureaucrates et de personnes qui connaissent peu l’État. Le camp de l’opposition est principalement représenté par les loyalistes du Sud-Vietnam, tous anticommunistes, tandis que les loyalistes semblent communistes, mais ils laissent le communisme de côté, étant uniquement pro-étatiques et anti-occidentaux.
Au sein des paysans et du prolétariat, nous n’en sommes pas sûrs, mais d’après ce que nous constatons, la majorité d’entre eux ne soutiennent pas ouvertement l’État, étant plutôt neutres quant à la situation. Cependant, l’opposition de ces classes, notamment des paysans et des peuples indigènes, qui prennent les armes et se soulèvent contre l’État, est brutalement réprimée par les forces de police. Les seuls groupes armés indigènes qui mènent des attaques terroristes sont ceux parrainés par les États-Unis et les agents de la CIA, mais ils ne représentent pas tous les mouvements indigènes et les mouvements paysans qui s’opposent à l’État.
La condition du prolétariat au Vietnam n’est pas ce que l’on pourrait appeler bonne, car même l’État prétend que de nombreux travailleurs vivent dans la pauvreté et la misère. Les exemples sont nombreux : leur salaire n’est pas aussi bon que le prétendent les révisionnistes, et ils gagnent à peine de quoi survivre, comme le veut le capitalisme. Même si les horaires ne sont pas aussi stricts et les conditions ne sont pas aussi mauvaises que dans le capitalisme de laissez-faire (comme au Bangladesh ou dans d’autres pays asiatiques), les syndicats contrôlés par l’État font le strict minimum pour soutenir les travailleurs et cherchent à leur faire accepter leurs miettes et non à les organiser.
Un ami (qui avait 14 ans, ce qui illustre le travail d’enfants) et un membre de ma famille travaillaient dans des ateliers clandestins et actuellement ils sont en mauvaise santé, possèdent des conditions de vie difficiles, travaillent de longues heures et ne sont pas suffisamment payés pour leurs efforts.
Thiago : Quelle est la relation semi-coloniale que le Vietnam entretient aujourd’hui avec l’impérialisme nord-américain et le social-impérialisme chinois ?
Thang : C’est une excellente question ! Les relations entre le gouvernement capitaliste bureaucratique vietnamien et les impérialistes yankees et chinois constituent l’une des relations internationales les plus particulières pour l’État vietnamien. Premièrement, l’État a qualifié leur relation avec eux de « partenariat stratégique global », établi avec la Chine en 2008 et avec les États-Unis en 2023. Ils exportent des capitaux et des marchandises au Vietnam, créent des usines et monopolisent le marché. Cette relation approfondit l’exploitation du capitalisme et la condition semi-féodale du Vietnam.
Note complémentaire de Luu : En termes d’industrie, citant les données du Bureau général des statistiques, ministère de la Science et de la Technologie, environ 75 % de la technologie et des équipements du Vietnam proviennent de pays étrangers, cette technologie et ces équipements proviennent principalement de pays et de régions développés tels que les États-Unis, la Corée du Sud et l’Union européenne, qui ont affiché une légère tendance à la hausse ces dernières années (données de 2022). Par conséquent, le Vietnam est incapable de développer de nombreuses technologies industrielles importantes (telles que la technologie du raffinage du pétrole, la métallurgie, la construction navale, etc.), car l’industrie vietnamienne dépend fortement des conglomérats capitalistes étrangers.
De plus, le Vietnam est un « atelier clandestin mondial » doté de ressources abondantes et d’une main-d’œuvre bon marché. Par conséquent, le Vietnam est devenu un endroit idéal pour les conglomérats capitalistes des États-Unis, de Chine et d’autres pays capitalistes qui souhaitent exporter des capitaux, créer des usines et des entreprises, investir et contrôler le capital commercial dans notre pays. La classe ouvrière doit endurer des difficultés avec de maigres salaires et des conditions de vie difficiles, sans pour autant profiter des fruits de son travail, qui sont au contraire saisis par la classe capitaliste.
De plus, l’exportation de marchandises en provenance des États-Unis et de Chine a perturbé le marché vietnamien, comme le disaient un jour les révolutionnaires du mouvement Dong Kinh Nghia Thuc : « Si nos produits ne sont pas achetés aux Chinois, ils sont achetés à l’Occident ».
L’agriculture vietnamienne dépend fortement des commerçants chinois, car les produits agricoles dépendent toujours des besoins d’achat des commerçants. Par conséquent, de nombreuses difficultés sont souvent rencontrées si la Chine impose la fermeture des frontières. Par ailleurs, la question du « système de bail » persiste dans certaines petites localités du centre du Vietnam, le Vietnam ayant encore des caractéristiques féodales.
Thiago : Comment l’histoire du Vietnam, du mouvement communiste international et du marxisme est-elle enseignée dans les écoles et universités vietnamiennes ?
Thang : Il y a eu une poussée vers le nationalisme et la propagande nationaliste dans les écoles vietnamiennes par la clique révisionniste, ils ont masqué le colonialisme de peuplement vietnamien contre les peuples autochtones et d’autres minorités sous l’idée de « l’expansion du territoire à travers la récupération des terres sauvages » qu’ils étaient autrefois Champa et Chenla (Région de Kampuchéa Krom). Ce colonialisme a été appelé la marche « Nam Tien » vers le sud et a duré des siècles. Les révisionnistes ont également liquidé et effacé l’histoire de la lutte pour l’autonomie des groupes ethniques minoritaires, soutenue par Hô Chi Minh.
Luu ajoute : il y avait des zones autonomes dans les montagnes du Nord et du Nord-Ouest, et il y avait aussi le Mouvement populaire autonome des montagnes au sein du Front de libération nationale.
Les révisionnistes ont omis de nombreuses parties importantes du mouvement révolutionnaire international. Ils enseignent également de manière dogmatique le marxisme comme une théorie sans pratique dans les universités, ce qui amène les étudiants à le qualifier de « cauchemar » et à ne l’étudier que pour réussir à l’université, au lieu de le considérer comme une vision scientifique du monde. Ils présentent le Grand Débat comme une simple « scission sino-soviétique » plutôt que comme une lutte internationale contre le révisionnisme. Ils essaient d’amener les gens à « croire la ligne du Parti » sans réserve. Ils immatérialisent et banalisent le marxisme en général.
Thiago : Quelle est votre opinion sur le Kampuchéa [Cambodge, ndlr, cdp.] Démocratique et le Laos ? Existe-t-il aujourd’hui un mouvement marxiste-léniniste-maoïste dans ces deux pays ?
Luu : C’est une question délicate pour nous. Nous reconnaissons la libération nationale du peuple du Kampuchéa menée par le Parti communiste du Kampuchéa contre la dictature militaire et les impérialistes américains. Nous maintenons une vision neutre des politiques mises en œuvre sous son gouvernement, mais nous comprenons que Pol Pot a trahi la révolution cambodgienne en soutenant la clique révisionniste de Deng Xiaoping et en arrêtant la soi-disant « Bande des Quatre ».
Pol Pot tomba dans le révisionnisme au cours de ses dernières années. Nous nous opposons également à l’invasion vietnamienne du Kampuchéa et à l’invasion chinoise du Vietnam ; ce qui n’etait qu’une répétition de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les Soviétiques en 1968. C’était une guerre qui n’a servi qu’aux profits de deux blocs social-impérialistes.
Le Laos est aujourd’hui une semi-colonie du social-impérialisme chinois. Ce pays doit à la Chine environ 25 milliards de dollars et a dû détruire de nombreuses terres et plantations d’hévéas. En 2021, la ligne ferroviaire à grande vitesse Laos – Chine (Vientiane – Kunming) est entrée en service. En plus des besoins touristiques, ce chemin de fer est également utilisé pour transporter du bois, du caoutchouc, de la nourriture et des minéraux du Laos vers la Chine. Ce chemin de fer fait partie de ce que l’on appelle la « Ceinture et la Route » proposée par la clique de Xi Jinping.
Le Parti révolutionnaire populaire a été formé après le deuxième congrès du Parti communiste du Vietnam. Dans les années 1950, ils n’étaient pas une marionnette du social-impérialisme soviétique, mais le sont devenus dans les années 1960, tombant complètement dans le révisionnisme après la guerre et après avoir obtenu leur indépendance. , étant occupé par cinquante mille soldats vietnamiens, ce qui signifie leur dépendance à l’égard du Vietnam révisionniste et de l’URSS social-impérialiste. Après la chute de l’URSS, elle est devenue une semi-colonie de la Chine.
Nous ne disposons d’aucune autre information sur le Mouvement communiste au Laos et au Kampuchéa, nous ne pouvons donc rien dire de plus sur cette question.
NOTES FINALES :
Thang : Nous sommes très reconnaissants pour cette interview, elle ne marque pas seulement la solidarité entre le prolétariat vietnamien et brésilien, mais sert aussi d’un grand exemple d’internationalisme prolétarien dans la lutte des classes, la lutte de libération nationale contre l’impérialisme et le révisionnisme. Salut rouge du Vietnam !
FIN DE L’ENTRETIEN
Site Internet Servir le peuple (Vietnam)
Vive le Parti communiste du Brésil !
Vive la révolution de la nouvelle démocratie au Brésil !
Vive la reconstitution du Parti communiste du Vietnam !
Vive la guerre populaire du Vietnam !
Mort à l’impérialisme américain et au social-impérialisme chinois !
Mort au réformisme, au révisionnisme et à l’opportunisme !
1Le « Grand débat » désigne les échanges organisés principalement entre le Parti Communiste de Chine (PCC) et le Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS), au début des années 1960, à propos de la ligne du Mouvement Communiste Internationale, suite à la volonté de révision des fondements du Marxisme-Léninisme par le PCUS. Le PCC publie dans ce cadre sa « Propositions concernant la ligne générale du Mouvement Communiste International », ou « lettre en 25 points », à destination du Comité central du PCUS en 1963 (ndlr, cdp.).
« HÔ CHI MINH ET SA POSITION DANS L’HISTOIRE »
En complément de cet entretient, la Cause du Peuple publie ici un extrait traduit (non officiel) de la déclaration de Servir le peuple (Vietnam) publiée le 18 mai, à l’occasion des 104 ans de la naissance de Hô Chi Minh intitulé « Hô Chi Minh et sa position dans l’histoire », disponible en intégralité sur leur site.
« Le 19 mai de cette année, les communistes vietnamiens ont célébré le 134e anniversaire de la naissance du président Hô Chi Minh, grand maître du prolétariat et des travailleurs du Vietnam, leader du mouvement de libération nationale vietnamien. Au cours de sa vie de lutte, il a apporté de nombreuses contributions importantes à la révolution vietnamienne en particulier et à la révolution prolétarienne internationale en général, tout en commettant également de nombreuses erreurs importantes. […] Il a été un pionnier de la politique révolutionnaire du Vietnam, menant une lutte sans compromis contre la politique « de gauche » de Tran Ngoc Danh et la politique de droite de la clique Nhan Van – Giai Pham, ceux qui ont comploté contre lui pour restaurer le capitalisme au Vietnam et critiquer les idées erronées du Parti sur la question du travail de masse. […]
Même s’il était un si grand homme, le président Ho a également commis de nombreuses erreurs importantes, qui ont indirectement contribué plus tard à la restauration du capitalisme au Vietnam. Dans la vague de lutte à double sens entre le léninisme (représenté par le président Mao) et le révisionnisme moderne (centré par la clique Khrouchtchev-Brejnev), lui et le Comité central du Parti ont choisi de suivre une politique modérée, même dans sa volonté, le président Ho s’est senti peiné par la « discorde entre partis frères ». C’est cette erreur qui a donné naissance au groupe Lê Duẩn – Lê Đức Thọ au sein du Parti.
Après la mort du président Hô en 1969, la clique de Lê Duẩn a rapidement profité de l’occasion pour usurper la direction du Parti, abolir la politique révolutionnaire et transformer le Parti communiste du Vietnam d’un parti politique révolutionnaire en un parti politique révisionniste et corrompu. Ils ont également transformé le Vietnam, un pays qui venait d’être unifié après plus de 20 ans de guerre révolutionnaire, en une semi-colonie du social-impérialisme soviétique grâce au soi-disant « Traité d’amitié et de coopération Vietnam-Soviétique ». La situation du prolétariat vietnamien est tombée dans la pauvreté tout autant que pendant la période coloniale de la France et du Japon. […]
Aujourd’hui, le Vietnam est devenu une semi-colonie de l’impérialisme américain et du social-impérialisme chinois. Nous ne pouvons pas posséder de nombreuses industries lourdes importantes, mais nous sommes entièrement dépendants des capitalistes étrangers ; En politique, ils [les révisionnistes, ndlr, cdp.] déforment l’idéologie révolutionnaire du président Hô Chi Minh à travers la soi-disant « pensée Hô Chi Minh », cherchant à intégrer son idéologie révolutionnaire avec les idées idéalistes réactionnaires du bouddhisme et du taoïsme ; Concernant le Mouvement Communiste International, ils déforment, diffament et calomnient la Guerre populaire au Pérou, en Inde et aux Philippines en la qualifiant de « terrorisme et massacre de civils » avec des arguments impérialistes bourgeois et révisionnistes […]. Ils ont également réprimé des dizaines de grèves de la classe ouvrière et les ont faussement accusées d’être « réactionnaires et de saboter le gouvernement populaire ». […]
Le Parti communiste du Vietnam, parti politique révolutionnaire fondé et construit par le président Hô, a maintenant dégénéré en un parti politique révisionniste. Un tel parti politique ne peut pas être l’avant-garde du prolétariat. Par conséquent, la tâche la plus importante des communistes vietnamiens aujourd’hui est de lutter pour le rétablissement du Parti communiste du Vietnam sous la bannière du marxisme-léninisme-maoïsme, des principes maoïstes et des aspects universels de la pensée de Gonzalo et de la théorie révolutionnaire de Hô Chi Minh, mener une Guerre populaire pour renverser les élites révisionnistes, se tenir aux côtés du prolétariat et des peuples opprimés du monde entier, s’unir sous la direction de la Ligue Communiste Internationale, renverser les impérialistes, les capitalistes et les réactionnaires, construire une société libre de l’oppression et exploitation. »