Kenya : les manifestations reprennent, Ruto ne peut pas tromper le peuple

Nous publions ici une traduction non-officielle d’un article du média international The Red Herald, paru le 7 juillet 2024 sur redherald.org.

William Ruto, président du Kenya et laquais de l’impérialisme yankee, ainsi que son gouvernement, ont tenté de tromper le peuple kenyan au cours des dernières semaines. Il a d’abord annoncé l’abandon des taxes proposées, ce qui a constitué un succès important de la lutte du peuple, mais qui était encore insuffisant. Ensuite, il a également appelé à des pourparlers pour tenter de parvenir à des accords avec les leaders de la contestation, ce qui n’a servi à rien. Cela fait un certain temps maintenant que le peuple kenyan connaît Ruto, puisqu’en 2023, il avait déjà conduit des mesures anti-populaires dictées par l’impérialisme yankee, qui avaient également été vivement contestées. Cette semaine, les manifestations ont repris, avec une approche différente : les gens exigent la démission de Ruto et les violences policières dont ils sont victimes sont un point d’attention majeur. Depuis le début des manifestations, le bilan s’élève à 39 personnes assassinées par les forces de répression kenyanes, ainsi qu’à 361 blessés, 32 disparitions forcées et 627 personnes arrêtées. La lutte est toujours acharnée dans la capitale, Nairobi, ainsi que dans d’autres villes importantes comme Mombasa.

Pour rappel, fin juin, Ruto a tenté d’appliquer de nouvelles mesures anti-populaires ordonnées par le Fonds monétaire international (FMI), outil économique de l’impérialisme yankee. Le peuple kenyan a alors fermement protesté et est descendu dans la rue contre l’impérialisme et ses laquais. Il a pris d’assaut le Parlement, symbole de ceux qui vendent leur pays, et lieu où la loi avait tout juste été adoptée par les députés. Il en a suivi une répression brutale, qui n’a pas suffi à mettre fin à cette juste rébellion.

Ruto et le gouvernement qu’il dirige sont totalement incapables de tromper le peuple, puisqu’ils ont fait l’éloge des forces de répression et qu’ils tentent de criminaliser les manifestants. Cela montre que Ruto et le gouvernement soutiennent cette répression brutale, laquelle a été fortement rejetée par la population. Par exemple, les forces de répression prétendent que 272 des personnes arrêtées ne sont pas en fait des manifestants anti-taxes, mais des voleurs ou d’autres types de criminels qui auraient profité des manifestations pour commettre des crimes, des vols, etc. 204 d’entre elles ont été arrêtées à Nairobi, où les manifestations ont été les plus violentes. En outre, des activistes kenyans ont expliqué que des « hommes armés et cagoulés » avaient enlevé de nombreux manifestants et activistes à leur domicile au cours des dernières semaines. Ils ont été « battus et ont eu les yeux bandés avant d’être jetés dans le coffre d’une voiture ». Toutes ces personnes étaient connues pour leur activisme et leurs opinions contre le nouveau projet de loi, et il est également notoire qu’elles ont été kidnappées par les forces de sécurité kenyanes. Ce n’est pas la première fois que les forces de répression kenyanes se livrent à de telles actions, et elles sont également tristement célèbres pour les nombreuses exécutions extrajudiciaires qu’elles ont perpétrées contre des activistes et des manifestants. Malgré ces crimes nombreux et infâmes, Ruto et son gouvernement ont fait l’éloge des forces de répression en déclarant qu’elles « ont agi de manière professionnelle dans des circonstances très difficiles » et qu’elles « ont fait du bon travail en protégeant le pays des anarchistes ».

Le peuple kenyan a tout intérêt à rester vigilant et combatif, car Ruto a déjà déclaré qu’il est fort probable que le Kenya demande un nouveau prêt, c’est-à-dire une nouvelle dette, et donc que de nouvelles mesures anti-populaires soient prises, dictées par les impérialistes. Mais le peuple kenyan a été très clair : il s’opposera à toutes les mesures qui vont à l’encontre du peuple et qui renforcent l’assujettissement du Kenya aux griffes des impérialistes.

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