Nous partageons ici une traduction non-officielle du dernier éditorial du média révolutionnaire britannique Flag red news.
« Décider périodiquement, pour un certain nombre d’années, quel membre de la classe dirigeante foulera aux pieds, écrasera le peuple au Parlement, telle est l’essence véritable du parlementarisme bourgeois » – Lénine, dans l’État et la Révolution, Chapitre 3 – III.
Les élections de 2024 se sont conclues par l’élection du Parti travailliste comme parti majoritaire, élisant ainsi Keir Starmer au poste de Premier ministre. Ce poste n’est finalement rien d’autre que la figure de proue de l’impérialisme britannique. Les élections ne changent pas qui est au pouvoir, mais plutôt qui ils choisissent pour gérer leurs affaires quotidiennes.
La victoire écrasante des travaillistes n’est pas une surprise, la quasi-totalité des médias grand public ayant apporté leur soutien total à Starmer. Il n’a jamais été aussi clair à quel point les élections sont une farce prédéterminée que lorsque l’on voit que ce « raz-de-marée électoral » est en grande partie fictif et qu’il a en fait été entièrement décidé par la classe dirigeante ultra-riche par l’intermédiaire de son monopole sur les médias.
Le « raz-de-marée » du Labour intervient après avoir perdu plus d’un demi-million de voix par rapport à 2019. Le « mandat démocratique fort » que Keir Starmer prétend avoir reçu n’a été accordé que par 14 % de la population.
Il s’agit de l’un des taux de participation les plus faibles de l’histoire moderne, avec moins de 60 %. Même les sources les plus réactionnaires admettent que ceux qui ne votent pas ont tendance à être les travailleurs les plus exploités et les plus opprimés de Grande-Bretagne. Les médias soutenus par les monopoles ont exhorté les gens à voter et à « faire entendre leur voix », en essayant de faire honte aux travailleurs qui considèrent, à juste titre, que voter ne sert à rien.
Les sociaux-démocrates et les révisionnistes ont exprimé leur consternation face à la faible participation, condamnant la classe ouvrière britannique comme impuissante et ne sachant pas ce qui est bon pour elle. Ce n’est pas seulement faux, c’est aussi une insulte à la fière classe ouvrière que ces opportunistes prétendent représenter.
Le faible taux de participation ne montre pas que la classe ouvrière se désintéresse de la politique ou qu’elle est apathique quant à son avenir. Il montre au contraire qu’un grand nombre de travailleurs britanniques ne se laissent pas berner par une vaine illusion de choix.
Les travailleurs reconnaissent de plus en plus que les élections bourgeoises ne leur donnent aucun pouvoir. La tâche des révolutionnaires prolétariens est maintenant de s’emparer des idées correctes sur le rejet des parlements bourgeois parmi les travailleurs, et de les utiliser pour faire progresser la conscience de classe. Le boycott électoral en est un élément majeur.
Les médias monopolistiques parlent beaucoup des changements que le gouvernement travailliste apportera, mais la réponse claire est qu’il n’y aura pas d’autre changement que l’aggravation de la crise dont l’impérialisme ne peut se sortir.
On aura beau parler d’un « nouveau pacte pour les travailleurs », les travailleurs devront toujours travailler jusqu’à l’épuisement et n’auront toujours pas l’impression de pouvoir s’en sortir. On aura beau parler de « réforme de la police », les Noirs continueront à être harcelés en permanence par la police et seront souvent assassinés par ceux qui sont censés « servir » leurs communautés. Quel que soit le nombre de femmes dans leur cabinet, les travailleuses devront toujours vivre leur vie entière dans la violence et les abus, tout en ne recevant même pas les maigres salaires accordés aux hommes de la classe ouvrière. La lutte de la classe ouvrière ne consiste pas à faire élire un gouvernement de « gauche », mais bien à mener une révolution socialiste. Pour que cette révolution soit menée à bien, la classe ouvrière doit être dirigée par ses éléments les plus avancés afin d’agir dans son propre intérêt en tant que classe, ce qui doit se faire par l’intermédiaire d’un parti d’un type nouveau, qui ne peut être que le Parti Communiste. Il ne s’agit pas d’un parti comme les différents partis bourgeois au parlement. Il s’agit plutôt d’une organisation combative de révolutionnaires professionnels.
Il existe aujourd’hui des dizaines de partis qui se prétendent « communistes », mais la classe ouvrière n’a qu’une seule volonté qui peut l’éloigner de sa misère et la conduire vers un monde sans exploitation, sans riches et sans pauvres. De même, elle doit être dirigée par un seul parti capable de la diriger dans le bon sens, à la fois avec la force matérielle et la ligne idéologique correcte. Aucun de ces partis ne possède l’une ou l’autre de ces caractéristiques et, par conséquent, leur prétention à être le « Parti communiste » est fausse et opportuniste.
Aujourd’hui, en Grande-Bretagne, le Parti Communiste n’existe pas. Ce n’est pas une raison pour désespérer, mais plutôt pour reconnaître que la principale tâche des révolutionnaires est de reconstituer le Parti Communiste.
Alors que la farce électorale de 2024 se termine et que la perspective d’une aggravation de la crise impérialiste se profile à l’horizon, de plus en plus de travailleurs seront amenés à participer à la lutte révolutionnaire. Il est de notre devoir d’élever cette lutte avec l’idéologie prolétarienne et de saisir la Reconstitution du Parti communiste comme la tâche principale de tous les révolutionnaires, car c’est le premier pas vers l’achèvement de la Révolution socialiste.