Édito n°78 : L’impérialisme et ses chiens de garde peuvent être vaincus !

Au milieu de la confusion rien n’importe plus que de regarder en profondeur les raisons de nos inquiétudes. Nous avons tous assisté médusés à la séquence politique qui s’est déroulée depuis la dissolution du 9 juin dernier. Cette mascarade mêlant le grotesque, le cynisme et les mesquineries de la bourgeoisie a montré le délitement de ce que nous nommons communément la « politique ». Ministres, députés et sénateurs, président des chambres, secrétaires et sous secrétaires, attachés parlementaires, tout le personnel politique sans exception reflète l’état de décomposition du pays, et il est maintenant universellement partagé que siéger à l’Assemblée nationale n’a jamais semblé aussi absurde si ce n’est pour avoir une place au chaud.

Concentrés à l’extrême dans un mouchoir de poche parisien, fonctionnant en vase clos, « l’élite », les hommes de l’appareil de gouvernance, ressemblent de plus en plus à s’y méprendre à un Versailles au soir de 1789. Il serait bon de rajouter à ce petit monde les journalistes, et autres intellectuels de garde, vendus du régime qui participe à l’enfumage collectif. La misère du « monde politique » ne nous commande que de boycotter chaque mascarade électorale. Macron drapé dans sa morgue d’ancien régime a fini de valider la nécessité de ne plus participer à une farce qui ne sert même plus à légitimer le pouvoir en place. Le pouvoir s’autolégitime par sa propre existence et, bien sûr, en fond, l’ombre des baïonnettes plane.

Ils étaient encore quelques-uns à gauche à espérer le respect du vote, d’un sursaut de ce que certain ont nommé « l’esprit de la République ». Mais la démocratie bourgeoise a des impératifs qui ne s’encombrent pas d’idéaux. Les défenseurs de la République ont beau faire, ladite République est morte sous la IIIe quand d’un idéal elle est devenue un instrument de corruption. La suite sera la Révolution Socialiste et sa nouvelle République, avec comme système la Dictature du Prolétariat, c’est à dire la démocratie pour le plus grand nombre, et comme base l’expropriation des expropriateurs, qui concrétisera ces idéaux de justice, d’égalité et de liberté.

Les faiseurs d’inquiétudes sont les monopolistes, qui en maîtres intransigeants ont décrété la nécessité de restructurer le pays et l’économie. Macron est le fidèle exécutant des besoins vitaux des saigneurs du peuple, véritables seigneurs de la Bourse. Les analyses psychologiques réduisant la politique macroniste à un trouble ou une maladie sont à 1000 lieues de la réalité des phénomènes en cours dans le pays et plus largement dans le monde, car tout ceci est une affaire mondiale. Macron n’est pas fou, il a une tâche, il la remplit. Il est évident que la Ve République, régime né d’une crise et d’un besoin de restructurer périra dans une autre crise. L’impossibilité de réformer le régime de la Ve République sans créer une crise qui sera à notre époque un saut dans l’inconnu va accélérer sa propre décomposition et ouvrir le champ des possibilités pour les forces révolutionnaires.

Cette situation est le reflet de la crise du système impérialiste mondial à bout de souffle, crise en développement qui se totalise. Économiquement la base industrielle se délite, il y a décomposition, la faillite de la filiale nucléaire est sûrement l’archétype du naufrage. La crise est mondiale, chaque puissance tente de tirer son épingle du jeu, aggravant toujours plus les misères des peuples du monde. Socialement, c’est le carnage, l’individualisme et l’idéalisme ravagent la jeunesse, elle s’enferme dans les futilités du spectacle permanent et dans l’angoisse du futur. La science est réfutée, l’obscurantisme et le relativisme renaissent, plus que jamais nous avons besoin de Copernic. Le monopole médiatique déverse un flot continu réactionnaire visant à détourner les masses des vrais problèmes.

Le capitalisme en crise terminale écrase toujours plus de son poids la société. L’humain est soumis aux 24 heures du capital, nous buvons le calice jusqu’à la lie de la marchandise frelatée. Il n’y a plus de pause, nous sommes sommés d’écouler la marchandise. Lénine l’a si justement défini, le stade de l’impérialisme, c’est celui du règne du surprofit. Le capital ne peut pas être régulé, il est lancé dans une course folle exploitant et pressurant toujours plus les humains et la nature. Les cancers et les dépressions, les catastrophes naturelles, viennent nous rappeler cruellement que ce système ne mène qu’a la mort et à la désolation. C’est donc le chaos généralisé. Ce chaos est le combustible qui pousse de plus en plus les masses du monde vers la seule solution viable, la Révolution Prolétarienne.

Car tout phénomène a deux aspects, avec la mort il y a forcément la vie, avec l’ancien, le nouveau. Ils sont unis dans une lutte sans fin, c’est cela qui donne le mouvement de la nature, de la société et de la pensée. Alors il serait faux de se focaliser sur la chute de la vielle Rome esclavagiste quand le nouveau monde est en train de naître dans le tumulte de la lutte des classes. Partout dans le monde des millions de Spartacus sont en mouvement. Il n’y a pas une semaine sans une émeute, une révolte, une grève gigantesque, le monde entier est traversé de convulsions, la France n’est pas exempte.

La contre-offensive tactique de la Résistance Nationale Palestinienne est venue précisément annoncer l’avènement du nouveau monde, et les masses opprimées ont répondu comme un seul homme aux trompettes de la guerre de libération. Les masses populaires du monde se reconnaissent dans chaque Palestinien comme dans leurs frères et sueurs. Depuis des décennies nos médias sont remplis d’un génocide contre les peuples du tiers-monde sans commune mesure au nom de la lutte contre le terrorisme et pour la démocratie. Qui n’a pas ressenti l’horrible injustice de la Serbie bombardée, de l’Irak affamée, de la Syrie mise à feu et à sang, de l’Afghanistan violée et, au contraire, qui ne vibre pas quand les Américains s’enfuient en avion de Kaboul ? Qui n’a pas jubilé de voir la Palestine si près de la réunification ce, déjà historique, 07 octobre. Il y aura bientôt un an que la Résistance fait échouer le plan des impérialistes-sionistes. Cette glorieuse Résistance valide tout ce que nous portons et ce que nous voulons. Oui, la guerre populaire développée par le Président Mao est universelle ; oui, les zones de maquis peuvent être aussi bien des forêts que des villes ; oui, la révolution est une affaire de tunnels et de masses ; oui, la Révolution va se développer des périphéries, du tiers-monde vers les centres ; oui, la première force révolutionnaire dans le monde est la paysannerie pauvre ; oui, il s’agit de qualité, de qui veut faire la Révolution plus que de quantité ; oui, une guerre révolutionnaire soutenue par le peuple est simplement invincible. Oui, nous allons creuser nos tunnels car d’un point de vue historique nous vivons la fin de la civilisation basée sur l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Mais pour en finir, il faut une force subjective. Creuser des tunnels, c’est établir les bases pour la Révolution, c’est travailler en premier lieu à la reconstitution de notre glorieux Parti, car seulement avec lui nous pourrons aller au bout de notre émancipation. Face aux désastres en cours, nous savons que la bourgeoisie sera à court d’argumentaire rhétorique et que sa seule réponse sera la persécution de tout ce qui refusent ce vieux monde.

Ici, notre tâche est de combattre pied à pied le régime pourri, de mobiliser, de politiser et d’organiser le prolétariat et les masses, développant l’intransigeance idéologique dans l’action pratique quotidienne. C’est assurément cela de relever le drapeau rouge de la Commune de Paris dans un vaste mouvement révolutionnaire pour sa réédition.

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