Depuis deux ans la Fédération Syndicale Étudiante (FSE) s’investit dans la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah. Cette année, la Campagne a un mois international d’actions pour sa libération, du 7 septembre au 7 octobre, la justice se prononçant à cette date sur sa 10ème demande de libération conditionnelle. C’est dans ce cadre que la FSE a appelé à l’organisation d’une « Semaine anti-impérialiste » sur les universités, du 16 au 20 septembre. Au programme : collages partout en France en soutien à Georges Abdallah, mais plus largement en soutien aux peuples qui luttent face à l’impérialisme.
Des conférences ont aussi été organisées un peu partout : avec la campagne BDS1 et l’UJFP2 à Tours, qui ont réuni une soixantaine d’étudiant-e-s ; avec le Comité Action Palestine à Bordeaux, avec la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah, Ka Ubuntu (une organisation indépendantiste réunionnaise), la Brigade panafricaine Palestine, Perspective musulmane, Urgence Palestine Paris, le Comité de soutien à la révolution aux Philippines (CSRP) ainsi que de jeunes indépendantistes kanaks, à Saint-Denis. Cette dernière conférence a surtout permis la rencontre et la discussion entre des militants de la lutte contre l’impérialisme et la colonisation, et d’entamer un travail commun sur le campus de Paris 8. C’était d’ailleurs la première fois que Ka Ubuntu était convié à s’exprimer dans une université.
A Lille, c’est tout un village associatif qui a été monté dans le hall du campus Pont-de-bois, avec l’AFPS, le Comité Palestine de l’université de Lille, le comité local de La Cause du Peuple, etc. Dans la même veine, le syndicat de la Sorbonne a tenu toute la semaine une table commune avec le Comité solidarité Sorbonne Paris 4, à l’origine des occupations du campus de « Sorbonne mère » en juin dernier. A Rennes, le syndicat a aussi invité les étudiants du campus de Beaulieu à écrire des lettres de soutien à George Abdallah, qui lui seront transmises dans sa prison, à Lannemezan. Dans le même temps, un lâcher de banderole a rappelé la collaboration des laboratoires de l’université avec les entreprises Thalès et Safran, fournisseurs de l’armée israélienne.
Cette Semaine anti-impérialiste a aussi été l’occasion de soutiens concrets des étudiants, notamment via les cagnottes visant à récolter de l’argent pour le Centre culturel Tanweer3 ou l’Université de Birzeit. Depuis plusieurs mois, les sections FSE de Strasbourg et Amiens luttent pour faire venir en France Ahmed, un étudiant palestinien de 19 ans, notamment via une acceptation de sa candidature à l’université de Strasbourg, qui s’était engagée à accueillir des étudiants réfugiés. Pour tenter de la faire plier, la FSE a entamé un bras de fer avec l’administration. Ahmed vit dans le nord de la Bande de Gaza, où il porte assistance aux orphelins. Il est syndiqué à distance à la FSE et a ouvert une cagnotte pour l’aider dans son combat.
La réussite de cette semaine de rentrée montre tout l’écho des luttes de libération au sein des universités et le soutien spontané de nombreux étudiants aux peuples opprimés. Alors que l’armée française a récemment « éliminé » deux jeunes résistants kanaks, que le peuple libanais pleure des centaines de morts de l’agression sioniste, nous savons quel est notre principal ennemi : l’impérialisme, en particulier l’impérialisme français. Nous savons aussi que ces peuples mènent des combats justes et que la source de leurs problèmes se trouve chez nous, au cœur des métropoles.
1Boycott, Désinvestissement, Sanction, du marché israélien.
2 Union Juive Française pour la Paix, association juive antisioniste.
3 Projet de « maison de la solidarité » à Naplouse, en Cisjordanie, pour permettre d’accentuer la solidarité politique et communautaire dans la population résistante.