Inde : le professeur G.N. Saibaba, grand démocrate et défenseur des droits des peuples, est mort

Le professeur G.N. Saibaba est mort le samedi 12 octobre 2024 des complications d’une opération médicale.

A 58 ans, ce grand intellectuel indien, handicapé à plus de 90%, était devenu depuis les dix dernières années un des ennemis numéro 1 du vieil Etat indien qui le harcelait par tous les moyens.

En 2014, ce professeur d’université a été arrêté et condamné à la prison à vie pour des liens supposés avec le Parti Communiste d’Inde (Maoïste), car il représentait une grande organisation démocratique. L’accusation n’a jamais pu prouver les torts de G.N. Saibaba.

Malgré cela, il a été emprisonné et torturé, alors même qu’il n’avait pas été jugé et qu’il se déplaçait déjà en fauteuil roulant à cause de son handicap.

Il a passé 10 ans derrière les barreaux avant d’être libéré, en mars 2024, totalement acquitté. A sa libération, il a dit lors d’une conférence de presse à New Dehli : « Je n’ai pas pu voir ma mère une dernière fois avant sa mort parce qu’on m’a refusé la liberté conditionnelle. Il s’agit d’un déni des droits de l’homme fondamentaux. Ma mère est décédée alors que j’étais en prison. Enfant handicapé depuis la naissance, ma mère m’a élevé avec le plus grand soin. Elle m’emmenait à l’école dans ses bras pour que je puisse recevoir une éducation. »

Malgré son handicap lié à la polio, il était en bonne santé à son entrée en prison. A sa sortie, tout son corps et son esprit avaient été torturés par le vieil Etat indien : « Toutes les parties et tous les organes de mon corps sont dans un état critique. Je ne peux plus manger ni digérer. En dehors d’une affection cardiaque prolongée, j’ai développé en prison de l’hypertension, une paraplégie, une cyphoscoliose de la colonne vertébrale, des maladies cellulaires et nerveuses, une pancréatite aiguë, des calculs dans la vésicule biliaire et un kyste dans le cerveau. »


Saibaba avait déclaré : « Les autorités de la prison ne m’ont pas fourni de traitement alors qu’à plusieurs reprises mon rythme cardiaque a chuté à un point tel que les médecins ont suggéré que je ne survivrais pas. Mes mains et mes muscles ont cessé de fonctionner en raison de lésions musculaires à plusieurs reprises au cours de ces années. Bien que sachant que j’étais atteint de la polio, qui touche principalement les jambes, j’ai été traîné par mes jambes et on s’est acharné sur moi. On peut voir mes jambes enflées même après 10 ans »


Il a ajouté : « J’ai été emmené à l’hôpital public lorsque, en signe de protestation, j’ai renoncé à mes médicaments et à ma nourriture pendant dix jours. Mais aucun traitement ne m’a été administré, ils ne me donnaient que des analgésiques. »

Sa mort n’est pas accidentelle, elle est le résultat de l’acharnement de la répression réactionnaire sur un homme, un meurtre à petit feu où l’on exécute en laissant mourir, afin de ne pas avoir de sang sur les mains. Mais les peuples ne sont pas dupes, et savent la réelle cause de la mort de G.N. Saibaba : sa résistance acharnée contre les classes dominantes de son pays et l’impérialisme qui les nourrit.

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