En juin 2023, 1,8 milliard de dollars avaient été validés par le FMI en prêt pour le Sénégal. C’est presque un tiers du budget de l’Etat. Cet accord avait été négocié par Macky Sall, l’ancien président, grand ami des impérialistes français et représentant historique des bourgeois compradores sénégalais. Depuis, 770,5 millions de dollars ont été transmis au gouvernement.
Sauf que voilà : cela fait depuis décembre 2023 qu’aucun versement n’a été fait. Et pour cause ! Un nouveau gouvernement est sorti de l’élection en mars 2024, et c’est Bassirou Diomaye Faye qui a été élu, pas Macky Sall. Soudain, les impérialistes perdaient un ami au Sénégal, parti se réfugier au Maroc avec le soutien français.
Bien qu’il ait reçu les représentants du FMI, le nouveau président n’a pas obtenu de leur part l’argent promis à son prédécesseur, selon le média Jeune Afrique. Le FMI, tout comme l’agence Moody’s qui a attaqué le Sénégal sur sa dette, représentent une tentative des impérialistes de mettre à genoux les nouvelles autorités sénégalaises pour passer un accord favorable à leurs intérêts.
Le nouveau gouvernement a lancé un audit des finances publiques et des élections législatives dans la deuxième partie de 2024. Le FMI utilise ces prétextes pour ne pas donner l’argent, en argumentant qu’il ne donne pas d’argent en période électorale et qu’il ne certifie pas les comptes publics.
Le nouveau gouvernement n’est pas révolutionnaire, mais il a gagné les élections grâce à un véritable mouvement populaire sénégalais qui trouve sa base dans l’opposition à l’impérialisme, notamment français, et à la classe dirigeante corrompue du pays. Cela explique la volonté des impérialistes de le mater par tous les moyens, y compris en privant le gouvernement de liquidités. Alors que plus de la moitié de la population sénégalaise vit sous le seuil de pauvreté, dans une des pires situations d’exploitation au monde, les impérialistes continuent leur pillage et soumettent les dirigeants bourgeois les uns après les autres en leur graissant la patte ou en les éliminant. L’exemple actuel du FMI est un cas d’école en la matière.