USA : l’élection de Trump et l’absolutisme présidentiel

Trump et le parti républicain ont remporté l’élection du 5 novembre aux USA. Ils vont avoir, dés janvier, la majorité dans toutes les chambres du Congrès, et la présidence. Cette situation leur permet de gouverner avec les coudées franches.

Le monde entier se tourne, tous les 4 ans, vers les USA pour regarder un triste spectacle tragi-comique, une élection dopée à coup de concerts, de shows, de politiciens qui ne sont plus que des caricatures d’eux-mêmes. Du côté d’Harris, une parodie de « classe moyenne », portée par un establishment démocrate incapable de convaincre les masses de lui faire encore confiance ; du côté de Trump, un archi-réactionnaire opportuniste, capable de retourner sa veste sur tous les sujets. C’est Trump qui l’emporte décisivement, avec 75 millions de voix ; malgré près de 90 millions d’abstention.

90 millions d’américains qui n’ont pas voté, 10 à 15 millions de plus que lors de la mobilisation record de 2020, alors même qu’aux USA, on peut voter pendant des semaines, par lettre, à distance… Et malgré le matraquage des démocrates qui écrivaient partout non pas « Votez Harris » mais tout simplement « Votez! », car ils étaient persuadés qu’ils gagneraient si l’abstention était faible. Sombre erreur de leur part, alors que des milliers d’activistes ont soulevé le boycott de l’élection auprès de nombreuses masses suite à la politique génocidaire de Biden en Palestine.

Mais assez d’analyse électorale. Regardons ce que la présidence de Trump prévoit. Il est important de regarder attentivement le processus de réactionnarisation aux US, car il est plein d’enseignement pour la situation française. Le rôle de la présidence est primordial dans les deux cas, et dans bien des exemples, malgré les apparences tonitruantes, les approfondissements de la crise politique aux US sont bien plus graduels et relatifs que les violentes restructurations en France (par exemple la dissolution de l’été dernier). Ces approfondissements sont donc remplis de leçons sur la manière dont les impérialistes gèrent la crise qui se confirme afin d’assurer leur relatif maintien en place. Comme dans des sables mouvants, ceux qui se débattent le plus sont ceux qui s’enfoncent en premier.

La rencontre entre Trump et Biden à la maison blanche et leurs prises de paroles respectives confirment que l’Etat US est l’Etat de la bourgeoisie impérialiste, et que démocrate ou républicain n’impliquent pas grand chose d’autre qu’un changement de nom. La transition sera pacifique, car les mêmes forces de classe seront au pouvoir, la politique sera simplement plus ouvertement réactionnaire. Cependant, le processus de renforcement de l’absolutisme présidentiel va pouvoir se développer, ce qu’une présidence Biden ne permettait pas.

Ainsi l’exemple le plus important du moment, avant que Trump ne prenne la présidence en janvier, est celui des nominations à son cabinet, l’équivalent des ministères, qui ont tendance à être bien plus stables aux US qu’en France. Malgré la domination du parti républicain dans toutes les chambres, Trump a adressé un message aux sénateurs républicains : dispensez-moi de votre accord pour les nominations à mon cabinet !

Ce pouvoir historique et obligatoire du Sénat américain, principe démo-libéral de la démocratie bourgeoise américaine, est en train d’être nié, comme d’autres principes, par Trump, avant même le début de son mandat.

Cela annonce la couleur : Trump va continuer à renforcer l’absolutisme présidentiel US, afin de maintenir le cap sur la politique économique et sociale agressive mise en place d’abord sous son administration en 2016 (« Trade War » avec la Chine) puis par Biden (plan d’investissements d’Etat massifs pour capter les capitaux US et européens dans des projets sur le sol américain « Green New Deal ») et continuer et renforcer l’oppression des peuples partout dans le monde : c’est ainsi qu’il faut comprendre son soutien indéfectible aux sionistes et sa position répétée lors de la campagne électorale sur la guerre et la paix en Ukraine.

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