Depuis maintenant 2 mois, une vingtaine de jeunes mineurs non accompagnés (MNA) dorment dehors dans le froid dans un parc de Bois Blanc (un quartier de Lille). Ils sont organisés en campement et dorment dans des tentes.
Nous avons pu discuter avec Ali* (prénom modifié), 17 ans. Il a pu nous raconter son histoire et la vie au campement.
Originaire du Burkina Faso il a dû se rendre en France pour fuir la violence dans son pays. Il est arrivé en France il y a 3 mois et vit au camp de Bois Blanc depuis 2 mois. Il nous a raconté que les MNA devaient se rendre au département pour commencer leurs démarches pour être reconnus comme mineurs.
Mais à ce moment là, ils subissent de plein fouet la répression raciste de l’Etat français qui refuse de reconnaître leur minorité, jusqu’à leur demander des tests osseux, illégaux. Malgré cela, ils ne baissent pas les bras et luttent pour avoir la reconnaissance de minorité, leur permettant d’ouvrir des droits et notamment le droit à un hébergement.
Ils reçoivent de l’aide d’un comité de soutien des habitants du quartier, qui leur fournit nourriture, boissons chaudes et vêtements. L’association Utopia 56 leur apporte également une aide et notamment une aide administrative pour les différentes démarches. Pour se nourrir, ils doivent se rendre aux Restos du cœur et compter sur la solidarité des habitants. En termes de difficultés, Ali nous a fait part de la difficulté d’accès à l’hygiène.
En effet ils n’ont que des toilettes publiques, et ne peuvent par conséquent pas prendre de douche et ne se contentent que d’une petite toilette tous les jours. Le Comité des Sans Papiers 59 (CSP59) leur vient également en aide et les aide dans leur lutte. Les MNA de Bois Blanc participent à la manifestation hebdomadaire du CSP59. Pour décider de leurs actions, ils se réunissent en assemblées générales tous les mardis. Ils y décident des actions à mettre en place et de comment les mettre en place, notamment des manifestations.
Leur lutte est exemplaire car en confrontation directe avec l’impérialisme français qui pille les pays opprimés, forçant leurs habitants à fuir le pays et se rendre en France, où ils sont alors criminalisés par ceux là même qui ont fait de leurs pays des enfers. Dans ce contexte, nous ne pouvons que demander des logements dignes pour les mineurs du camp du Blois Blanc !