Michelin : la lutte contre les licenciements s’intensifie

Michelin, monopole français historique de l’industrie pneumatique, a annoncé la fermeture de ses sites de Cholet et Vannes, c’est-à-dire 1200 emplois détruits.

C’est une lutte importante qui s’engage : pour préserver les emplois, car les salariés veulent le maintien de tous les emplois, mais aussi pour refuser en général que les bourgeois français fassent payer le coût de leurs restructurations industrielles aux prolétaires qu’ils exploitent. C’est en effet une double peine : à Michelin, les milliards de profit annuel n’empêchent pas de licencier, et à Auchan, qui a annoncé 2 389 licenciements, il suffit d’un « mauvais » exercice 2023 alors que les caisses sont pleines, pour virer massivement.

Immédiatement, à Cholet et à Vannes, la grève et la mobilisation ont commencé sur les deux sites. Voilà plus de deux semaines qu’elle dure. Mais, et c’est à souligner, à Clermont-Ferrand, site historique du groupe Michelin, les ouvriers et habitants se sont également mobilisés pour répondre solidairement à leurs collègues de l’ouest de la France. Ainsi, le 13 novembre, 500 personnes ont marché à Clermont-Ferrand, dont des salariés venus de Cholet et Vannes mais pas seulement, notamment à l’appel de la CGT. Il y a encore près de 10 000 salariés de Michelin dans la région auvergnate, ce n’est donc pas une lutte locale pour préserver un site, mais un bras de fer à l’échelle nationale qui dépasse le cadre d’une seule usine ou même d’une seule branche.

Car si on parle beaucoup de réindustrialisation dans les médias et dans le gouvernement, ça ne dit pas l’essentiel : pour réindustrialiser, il faut restructurer, virer par ici, embaucher par là, casser des secteurs avec des longues histoires de lutte pour pouvoir en ouvrir de nouveaux où les salaires et les conditions de travail sont dégradées. Voilà la réalité de ce qu’il se passe à Michelin, où le groupe annonce vouloir « diversifier ses activités ».

Il faut noter la solidarité qui anime dés le début cette lutte, avec par exemple le ravitaillement des ouvriers grévistes de Cholet par des paysans locaux, qui montre que ces luttes ne sont pas séparées mais bien liées. A l’opposé, les tentatives de la direction de donner des primes aux ouvriers non-grévistes sont une manœuvre flagrante pour tenter de casser un mouvement naissant. Et pourtant, ceux qui prendraient les dites primes seront quand même licenciés au bout du compte, encore une preuve que seule la lutte paie.

En tout cas, cette lutte contre les licenciements s’annonce dés le début offensive et combative, comme en témoignent les nombreux feux, graffitis et autres marques de colère aux abords des usines Michelin ; le déploiement des CRS dans le siège de Clermont-Ferrand ; ou encore la visite du ministre de l’industrie réactionnaire, chassé sous les huées. Il faut désormais tenir et intensifier pour faire plier la direction patronale.

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