Avec l’évolution du mouvement des Gilets Jaunes, et la fin des grosses manifestations notamment, la combativité des masses populaires et en particulier du prolétariat ouvrier n’est absolument pas retombée. La page Luttes Invisibles recense, en ce mois de juin, une forte hausse des grèves, dont de nombreuses spontanées.
Alors que nos camarades du Parti Communiste Maoiste avaient, dans un article datant d’avril 2018, noté que le secteur public et «para-public », restructuré pour passer aux mains du privé, serait un des bastions de la contestation prolétaire, où les conditions de travail se dégradent et sont catastrophiques là où la privatisation à déjà eu lieu, des grèves s’étendent partout.
Alors que les instituteurs et professeurs issus de la petite bourgeoisie ont toujours eu une « situation » appréciée et reconnue, avec des salaires avantageux, la lente prolétarisation du secteur et la « smicardisation » des jeunes, la privatisation de nombreux secteurs ouvriers (cantines, maintenance, nettoyage) rendait le contexte explosif ; la réforme Blanquer, du nom du ministre, qui privatise quasiment la maternelle, interdit toute forme de critique de la part des travailleurs et travailleuses, fusionne des écoles, et a mis le feu aux poudres. Les grèves auto-organisées, portées par un élan de combativité inspirant dans les cantines au printemps, se sont étendues. Parents, professeurs et personnel prolétaire s’unissent pour lutter pour une vie meilleure pour eux et leurs enfants.
Rapidement, les urgentistes parisiens ont suivi dans quelques services d’urgences. La grève a fait tâche d’huile et s’est étendue : au moins 80 services d’urgences sont entrés en lutte et des centaines de services du secteur de la santé embrayent : EPADH, Hopitaux, sous traitants… la grève s’étend et se durcit. L’organisation se met en place avec, par exemple, une assemblée des déléguées de tous les services en grève fin mai.
Portée par la vague, et par la grève de 13 mois d’une centaine de facteurs des Hauts-de-Seine, les agents de la poste se mettent en grève partout en France. On voit surgir des barricades devant des dépôts et centre de tri, des grèves auto-organisées dans des bureaux de poste, des piquets de grève devant des îlots… La grève s’étend rapidement.
Ces grèves sont emblématiques de la situation, mais on voit partout, et depuis quelques mois maintenant, surgir des grèves sauvages. Dans l’Hérault, à la fin du Printemps, un chantier en grève avait été suivi par plusieurs dizaines d’autres. A Rouen, une grève dans une usine avait été suivie par de nombreuses autres usines et lieux de travail de la même zone d’activité pendant quelques jours. Ces exemples sont innombrables. Et les luttes dans les secteurs les plus précaires, organisées par des sections syndicales combatives de la CGT, de la CNT-SO, de Solidaires, voire même de la CFDT, particulièrement dans l’hôtellerie ou le ménage, continuent à un rythme important.
Ces grèves, minoritaires au sein même des lieux de travail, où l’hégémonie culturelle de la petite bourgeoisie était souvent importante, commencent à se transformer en grèves de masse, organisées nationalement. A nous, révolutionnaires, de porter toujours plus loin les perspectives, de mettre l’accent sur l’apprentissage de l’auto-organisation, sur la force des travailleurs et des travailleuses, sur l’importance de fonder des organisations de masses pérennes.
Le mouvement des gilets jaunes a mis en mouvement des franges importantes du peuple. Les masses ne veulent pas s’arrêter. A chaque camarade de créer, sur son lieu de travail, un comité de lutte, à chercher à étendre la lutte et faire son devoir de révolutionnaire.
Apprenons des luttes de masses ! Soutenons les !
Vive la lutte des travailleurs et travailleuses !