Il y a quelques jours, une étude sortait, indiquant une hausse de l’absentéisme dans l’Etat Français. Les travailleurs ratent en moyenne 17 jours de travail par an. En particulier : les plus jeunes et les plus vieux.
Selon l’étude, les jeunes ouvriers seraient devenus incapable de « gérer le stress » et « refusent de sacrifier leur vie privée pour leur carrière ». Donc : ils s’absentent. Le reste de l’absentéisme est dû au report de l’âge de départ à la retraite, qui oblige les travailleurs à souffrir plus longtemps à leur poste et augmente les arrêts maladies. Les femmes seraient également plus absentes car cumulant les responsabilités, et donc la fatigue entre travail et vie personnelle.
C’est très représentatif des contradictions et des dynamiques dans la classe ouvrière.
Les capitalistes n’ont aucune honte à faire travailler les plus vieux, à les exploiter au maximum et donc à repousser l’âge de leur retraite. Quand aux femmes, on ne voit pas une tendance à l’égalité contrairement à ce que nous le rapportent les médias bourgeois, mais une vie toujours plus difficille qui oblige les femmes et les hommes à plus travailler – et les femmes à travailler plus intensément à la maison.
Il y a plus d’arrêts maladies – alors que les jours de carence sont plus nombreux, que dans la plupart des cas, être en arrêt signifie gagner moins (taux de remboursement, paniers et indemnités diverses non versés…), qu’être en arrêt signifie vivre cloitré à la maison la semaine et les week-ends à cause de la menace d’un contrôle domiciliaire organisé par le patron ou la CPAM , ce qui est organisé afin d’encourager les gens salariés à rester au travail même en cas de maladie… c’est donc qu’il y a vraiment un problème !
Alors quand on voit ça… même si, en tant que travailleurs (c’est le fait de travailler et de contribuer à la collectivité qui fait de nous des êtres humains), nous avons la fierté du bon travail, du bel ouvrage, de la discipline, des choses bien faites et qui facilitent la vie des autres travailleurs, nous pensons qu’il ne faut pas négliger le fait que c’est positif que les jeunes refusent d’aller travailler pour les capitalistes, de faire des boulots durs, mal payés, qui n’ont pas de sens, où l’on peut être jeté du jours au lendemain.
En fait, la première question est celle du salaire: pour quoi devons-nous mettre en danger notre santé et perdre notre vie si courte pour satisfaire un patron et qu’il se serve sur notre dos?
La seconde question est celle des conditions de travail. Pourquoi l’étude ne parle pas des hausses de cadences, du management brutal et destructeur, de tout ce qui augmentent la souffrance au travail qui devient de plus en plus violente, handicapante et détruit notre vie personnelle, du fait que le droit bourgeois donne tout pouvoir au patron en matière d’organisation du travail. Ce n’est pas un hasard ou le monopole de quelques fortes têtes rebelles qui nous amène à ne plus pouvoir travailler dans ces conditions et nous retire l’envie de revenir ? Pourquoi l’étude ne parle-t-elle pas non plus de la hausse du temps de transport qui rend les journées interminables ?
Les patrons se plaignent qu’ils ne trouvent plus assez d’intérimaires pour faire leur manutention, laver leur vaisselle et pour actionner leurs machines ; que les jeunes préfèrent vivre dans la misère que d’aller bosser ; et bien, qu’on renverse ce régime de misère, et nous irons bosser avec joie ! En tous cas, les jeunes ouvriers et ouvrières résistent à leur façon. À nous d’aller plus loin! Collectivement, on en finira avec ce système.
La Cause du Peuple encourage ses lecteurs à envoyer des témoignages sur leurs conditions de travail, sur les résistances conscientes ou non.