Le 17 Octobre 1961, il y a 58 ans, l’État français a massacré des dizaines d’algériens à Paris en les jetant dans la Seine.
Ce soir là, le FLN (Front de Libération Nationale, organisation indépendantiste algérienne) appelle à une grande manifestation d’algériens à Paris contre la décision de l’État français de mettre en place un couvre feu réservé aux nord-africains. Alors que la guerre fait rage entre les masses populaires algériennes, en lutte pour leur indépendance, et l’État colonial impérialiste français qui veut garder sous sa coupe le territoire algérien, des milliers de personnes répondent à l’appel du FLN et descendent dans les rues de Paris. Ce sont pour la plupart des algériens prolétaires vivant en France, généralement venus travailler sur les chantiers après la seconde guerre mondiale. L’État français, dirigé par le putschiste Charles De Gaulle (arrivé au pouvoir trois ans plus tôt suite à un coup d’État), décide de réprimer violemment la manifestation : des centaines d’algériens sont internés de force au Palais des sports et dans la cour de la Préfecture de police de Paris où ils resteront plusieurs jours dans des conditions abominables. Simultanément aux arrestations et internements, la police tabasse des centaines d’autres algériens partout dans les rues de Paris. À certains endroits, des coups de feu sont même tirés par la police, mais c’est entre le pont de Neuilly et la Place de l’Étoile que la répression est la plus terrible : sur les ponts de Neuilly, d’Argenteuil et d’Asnières, les flics tabassent les manifestants puis les jettent dans la Seine. Des dizaines d’Algériens meurent noyés, et il est encore impossible de savoir aujourd’hui le nombre réel de personnes tuées ce soir là par l’État français. Certaines sources parlent de 38 victimes, d’autres de 98 morts.
Ce massacre du 17 Octobre 1961 nous montre le vrai visage de l’État impérialiste français : un État prêt à tout pour écraser toute contestation. Un État raciste qui n’hésite pas à mettre en place un couvre feu sur des critères ethniques et à tuer ceux qui s’y opposent, et ce dans le but de maintenir une domination coloniale quasi-génocidaire contre peuple aspirant légitimement à l’indépendance et à l’auto-détermination.
Pour ce crime atroce du 17 Octobre 1961, personne n’a jamais été condamné par la justice de l’État français. Ni le putschiste Charles De Gaulle, ni le Préfet de police de Paris Maurice Papon (collaborateur durant la seconde guerre mondiale et responsable de la déportation de milliers de juifs), ni les policiers qui ont tué des dizaines d’algériens. Pourtant, il est très probable que certains responsables de ce massacre soient encore en vie aujourd’hui.
À bas l’impérialisme ! Justice pour les victimes du 17 Octobre 1961 !