Le 20 novembre, le gouvernement, suite à huit mois de lutte des soignants, en particuliers dans les services d’urgences, a déclaré mettre en place un « plan d’Urgence pour l’Hôpital ». C’est la lutte des soignants, exemplaire sur de nombreux points – volonté de lutter pour gagner, volonté de s’unir avec la population, lutte longue et déterminée – qui a permis de maigres concessions.
Les mesures proposés sont budgétées pour 1,5 milliards d’euros en trois ans, soit 500 millions d’euros par an. L’une des mesures, c’est l’augmentation de 66 euros par mois du personnel soignants de l’Hôpital Public en Île de France, sous forme de primes. L’autre, c’est la reprise d’un tiers des dettes des Hôpitaux, soit 10 milliards d’Euros, par l’Etat. Ce qui ne pèsera pas sur le budget de ce dernier.
Le problème, c’est que, finalement, ces annonces ne règlent rien.
D’abord, parce que le budget de l’Hopital doit augmenter « naturellement » de 4,4% par an, avec l’inflation, le viellissement de la population et les maladies chroniques – causés par le mode de vie capitaliste, le travail, etc. Or, le gouvernement limite cette hausse à 2,1%. Ce qui fait une économie de 800 millions d’€ à faire ! Le budget de l’Etat augmente avec l’inflation, il s’agit donc d’austérité déguisée. Le gouvernement propose donc 500 millions par an en échange : soit tout de même 300 millions d’euros à « trouver » !
La deuxième mesure, celle de reprise de dettes, permet de desserrer l’étreinte de l’Hopital, mais ne change finalement pas grand chose. Le budget de l’Hopital viens de l’Etat, de manière immédiate, pour des petits achats, cela permet à l’Hopital de se dégager des fonds, mais au final, ça ne change quasiment rien.
Enfin, la hausse de 800€ par an pour les soignants, finalement, ne représente que le personnel soignant d’Ile de France, et les paramédicaux ne toucheront que 300€ de plus par an. De plus, c’est sous forme de prime (« pérenne » selon le gouvernement, mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient…). 66€ par mois, ce n’est pas négligeable, mais ça ne rattrape pas du tout l’inflation de ces dernières années – elle même sous estimée selon de nombreux économistes, en particulier pour les classes populaires – sachant que les salaires des soignants sont gelés.
En bref, il s’agit d’une austérité moins dure pour les soignants, d’un petit rattrapage non pérenne de l’inflation sous forme de prime : rien qui ne changera quoi que ce soit au quotidien.
Les soignants vont continuer la lutte. Ils ont raison !